Les feuilles qui tombent au bois,
Comme des oiseaux dorés
Aux ailes blessées,
Emportent avec elles, les larmes, les joies,
Tout ce qui fut l’espace d’un été
Et restera au cœur, à jamais gravé.
Les feuilles qui tombent en silence,
S’étalent au sol en un tapis
Où pêle-mêle, regrets et nostalgie,
Forment tissu de souvenance…
Étincelant un instant au soleil,
Les feuilles d’or ou de vermeil
Dans leur course folle,
Sont pareilles à ces paroles,
Qui s’accrochent à la mémoire
Y apportant lueur d’espoir.
Quand vous danserez, toutes belles,
Votre farandole dans le ciel,
Ô feuilles! Un matin vous viendrez
Hélas! mourir sur la terre gelée…
Feuilles qui tombez au bois,
Comme ces oiseaux dorés
Aux ailes abimées,
Emportez mes rires, mes soupirs,
Tout ce que fut cet été passé,
Mais laissez-moi mes souvenirs!
© Madeleine Genest Bouillé, 11 octobre 1996