Il était une fois un jeune couple tout récemment mariés. Ils vivaient dans une maison beaucoup trop grande pour deux personnes. Heureusement, beaucoup de gens passaient dans cette maison « pour affaires », et ce, cinq jours par semaine. Mais, ça n’était pas assez. Comme il arrivait souvent en ces années-là, un premier bébé fit son arrivée, un beau dimanche d’avril. C’était un garçon, et déjà, il prenait beaucoup de place dans la vie et le cœur de ses parents. Très vite, il a grandi, il a appris à marcher, à parler… Avec maman et papa, il découvrait tout plein de choses; chaque jour qui passait, apportait des bulles de bonheur…
On n’allait pas en rester là. Un jour, on lui apprit qu’il aurait un petit frère, mais pas tout de suite. Il trouvait l’attente longue, mais enfin, le bébé fut là. Il le trouvait bien petit… certainement, il faudrait attendre qu’il grandisse un peu avant de pouvoir jouer avec! Sur cette photo, Patrick est déjà rendu à trois mois et avec son frère, il se fait bercer par Papa. Le grand frère n’est pas inquiet; il sait bien que sur les genoux de papa, il y a de la place pour les deux garçons! Ces moments avec Papa, ce sont d’autres bulles de bonheur… même si Papa fume une cigarette en berçant ses fils! Parfois il fume aussi la pipe; et Jean-Marc a bien hâte d’être grand, pour fumer comme Papa! On est en 1967! Les campagnes anti-tabac ne font pas encore beaucoup d’adeptes. Disons cependant que le papa en question faisait quand même attention de ne pas « enfumer » les petits.
Ça grandit vite ces petits bonshommes! On voit ici le garage-hangar qui occupait une grande partie du terrain derrière la maison. Comme tous les enfants, nos deux moussaillons adoraient jouer dans la neige. Ils s’inventaient des jeux… et quand ils rentraient, le chocolat chaud et les tartines étaient très bienvenues, pendant que maman faisait sécher les habits de neige et les mitaines. Le soir, on avait à peine le temps de raconter une histoire… ils dormaient déjà, rêvant sans doute à ces nouvelles bulles de bonheur que l’hiver leur faisait découvrir!
1971 : dernier hiver dans la grande maison. Depuis juillet 1969, il y a maintenant un troisième petit garçon. Éric n’a pas encore deux ans… mais déjà il veut suivre ses grands frères; on l’entend sans cesse répéter : « Mia aussi! » Même si ses frères ne se gênent pas pour lui jouer quelques vilains tours, toujours, il tient à être de la partie. Je n’ai pas besoin de préciser que les parents étaient très fiers de leurs trois petits mousses! Les bulles de bonheur, ce n’est pas seulement pour les enfants!
Noël 1974. Il y a un peu plus de trois ans que nous habitons ce qui sera notre deuxième foyer, celui où nous demeurons toujours. Les enfants se sont bien adaptés aux changements. La maison est plus petite, mais elle est chaleureuse et il y a beaucoup d’espace à l’extérieur pour jouer. Il y a des cousins tout près, le fleuve en face, des champs derrière… Ce sont de nouvelles bulles de bonheur! Les trois garçons vont à l’école : Jean-Marc est en quatrième année, Patrick, en deuxième et Éric est à la maternelle. Les parents leur ont dit qu’au printemps, ils auraient un petit frère ou une petite sœur. On leur a même fait choisir chacun un prénom : Jean-Marc a choisi un prénom de garçon, « Yves », Patrick a suggéré un prénom de fille, car à l’école, pendant l’Avent, on a raconté une belle histoire avec une fillette qui s’appelait Marie-Noël… Éric, pour sa part, espère que ce sera un petit frère et il veut l’appeler Goldorak!
Novembre 1975. La dernière-née de la famille est arrivée un beau jour de mai… Le ciel faisait miroiter ses plus belles bulles de bonheur! On a respecté le choix qui avait été fait à Noël dernier, la petite fille se prénomme Marie-Noël. Les garçons regardent le nouveau bébé… ce n’est pas de sitôt qu’on pourra jouer avec! Ils commencent quand même de temps à autre à essayer de la faire rire, à lui faire des grimaces, qui la font plutôt pleurer. Et, de fil en aiguille, la petite sœur prend sa place dans la famille… Pour les parents, comme pour les enfants, les bulles de bonheur continuent de répandre leurs reflets irisés, en autant qu’elles ne rencontrent pas trop d’obstacles!
Juin 2014. Je termine avec encore des bulles. Les années ont passé. Le 24 juin, c’est la Saint-Jean! Et en plus, cette année-là, Grand-Maman et Grand-Papa fête leur 50e anniversaire de mariage. Il y a maintenant neuf petits-enfants, ça en fait des bulles de bonheur! Sur cette dernière photo, on voit Éric avec Jade, la fille de Jean-Marc, qui font des bulles avec les autres membres de la famille (qu’on ne voit pas). Il avait plu dans la journée et après le souper, le ciel dégagé avait donné lieu à une envolée de bulles! Quelle façon ingénieuse de terminer une fête!
© Madeleine Genest Bouillé, 30 août 2016