Je regardais le calendrier scolaire de mes petits-enfants qui sont à l’école primaire ou secondaire et je remarque que les « congés d’école », comme on disait dans mon jeune temps, n’ont rien de commun avec ceux qui nous étaient alloués. Les étudiants d’aujourd’hui ont des journées pédagogiques ou encore des journées prévues pour d’éventuelles tempêtes, qui certains hivers, deviennent finalement des congés tout court, faute de tempêtes! Et puis, il y a aussi des congés de grève… de mon temps, la seule grève qu’on connaissait était celle qui s’étend sur le bord du fleuve et où on allait jouer par les beaux jours d’été! Ils ont évidemment des congés à l’occasion de toutes les fêtes du calendrier. L’année scolaire est ainsi découpée d’une façon assez régulière. Si on ajoute à cela la semaine de relâche, nos jeunes sont, selon moi, assez choyés.
Dans les années 50, mes belles années d’étudiante, la plupart des congés étaient distribués selon le calendrier des fêtes religieuses. Tout d’abord, je dois dire que l’année scolaire ne commençait jamais avant la fête du Travail; il aurait été impensable d’aller à l’école avant le mois de septembre! Le congé de l’Action de Grâces a été décrété seulement en 1957, soit au cours de ma dernière année au couvent. Auparavant, nous n’avions donc pas de congé avant celui de la Toussaint, le 1er novembre, qui était suivi du Jour des Morts, le 2 novembre. Selon les jours de la semaine où tombaient ces fêtes, nous avions donc deux ou trois jours de congé. On ne fêtait pas l’Halloween, c’était une fête pour nos voisins Américains. On en entendait parler, on découpait les masques imprimés au dos des boites de Corn Flakes, mais on fêtait plutôt la Sainte-Catherine le 25 novembre, où la coutume était de déguster de la tire à la mélasse… friandise qu’on étire et qu’on étire et qui était fort appréciée des grands autant que des petits!
Dès le début de décembre, nous rêvions déjà aux vacances de Noël! Deux semaines de congé, ça mérite le nom de vacances. La longueur de ce congé était sensiblement la même que maintenant, sauf que comme la fête des Rois, le 6 janvier, était « fête d’obligation », c’était considéré comme un dimanche. Alors l’école ne recommençait jamais avant le 7 janvier. Tout comme pour les écoliers d’aujourd’hui, on trouvait que le congé des Fêtes était bien trop court. Lors des Jours Gras, il n’y avait pas de congé, mais le Mardi Gras, on se costumait après l’école et on allait chez les voisins faire cueillette de bonbons. Mais c’était surtout les adultes qui, en soirée, fêtaient le Mardi-Gras, costumés et déguisés… fête qui devait cesser à minuit tapant, puisque le lendemain c’était le mercredi des Cendres! Avec le Carême, nous entrions dans la plus longue période de l’année sans congé. Les congés de tempête étant inexistants, nul besoin de dire que l’hiver était long, long, long! Qu’est-ce qui se passait d’après vous quand il y avait une tempête? Les professeurs des écoles, avaient, soit un logement dans l’école même, ou encore ils demeuraient dans le voisinage de l’école. Les religieuses vivaient dans leur couvent. Les jours de mauvais temps, les professeurs enseignaient avec les élèves qui étaient présents, en évitant de donner des travaux importants, ce qui aurait eu pour effet de pénaliser les absents. Pour fermer une école, ça prenait toute une tempête!
La fête de Pâques, la seule fête fixée selon le cycle lunaire, peut avoir lieu aussi tôt que le 24 mars et aussi tard que le 25 avril. Les années où Pâques arrivait à la fin d’avril, inutile de préciser que c’était le congé le plus attendu de l’année! Nous n’avions jamais moins que cinq jours, les jeudi, vendredi et samedi avant Pâques étant des « jours saints », avec office à l’église, de même que le jour de Pâques. Quarante jours après Pâques, c’était la fête de l’Ascension, toujours un jeudi, ce qui nous valait un congé de quatre jours. Très souvent, c’était lors de cette fête qu’avait lieu la Profession de Foi des élèves de 6e année. Et on finissait ainsi par arriver à la fin de l’année, qui se terminait le 20 ou le 21 juin, selon le jour de la semaine.
Nous avions aussi des congés en surplus, toujours tellement bienvenus! Dans toutes les écoles, lors de la visite de monsieur l’Inspecteur, celui-ci donnait congé de devoirs et de leçons et souvent une demi-journée ou une journée complète à prendre le jour même ou le lendemain, comme il convenait à l’instituteur ou l’institutrice. Au couvent, nous étions choyés, car nous avions en plus les visites des Supérieures provinciale et générale, qui nous valaient un congé à ajouter, soit à Pâques ou à l’Ascension. On acceptait ces congés-là comme de véritables cadeaux!
De tout temps, les « congés d’école » ont toujours été bien accueillis… Preuve que les écoliers n’ont pas changé tant que ça au fil des années!
© Madeleine Genest Bouillé, novembre 2015
Moi, je les adore, les congés!
J’aimeJ’aime
Les congés ne s’égrènent pas de la même manière sur le calendrier scolaire de nos tout-petits, pas plus que les résultats académiques sur les bulletins, alors que de belles lignes bleues et rouges montaient et descendaient sur l’arrière de ce précieux papier jaune de mon jeune temps.
J’aime vous lire, madame Bouillé! Vos récits me ramènent à d’heureux souvenirs.
J’aimeJ’aime