Quand novembre s’installe pour de bon, que le soleil commence à se faire « pépère » et qu’il a envie de se coucher vers quatre heures de l’après-midi, c’est le temps de cuisiner le gâteau aux fruits. C’est ainsi que débutent les pâtisseries du temps des Fêtes! Auparavant, je consulte la liste des ingrédients pour voir ce qui manque. Il faut acheter les fruits confits, les noix, le Sherry. Un beau matin, c’est décidé, je m’y mets! Je commence par préparer les moules et tout l’attirail : bols à mélanger, ustensiles. Je mélange les fruits confits et les noix avec le Sherry. Pour l’ambiance, ça prend de la musique de Noël; comme il ne faut quand même pas aller trop vite non plus pour ne pas faire peur à l’hiver, tellement timide au début, je me contente de pièces instrumentales. Après que les fruits eurent macérés assez longtemps dans l’alcool, c’est le moment de « démêler » la pâte. Ce qui veut dire en réalité, la « mêler ». Les termes culinaires ont de ces caprices! Encore quelques petits airs de circonstance… Et on fait cuire le gâteau lentement, à four pas trop chaud. Que ça sent bon! Quand il y a dehors une petite couche de neige, c’est le bonheur total! Mais cette année, pas chanceuse, il n’y a pas un brin de neige, ici près du fleuve.
S’il y a une chose que j’aime en novembre, c’est bien la confection du gâteau aux fruits! L’odeur de cuisson du gâteau, au son de la musique, c’est comme l’ouverture officielle de ce temps « d’avant Noël » que j’aime presque autant que les fêtes mêmes. Quand mon gâteau est cuit, refroidi, emballé et rangé dans sa boîte de métal, je peux me permettre de faire l’inventaire des décorations. Elles sont rangées dans des contenants étiquetés. Je vérifie chaque contenant et si je n’ai pas éliminé les éléments fanés ou brisés, après les dernières Fêtes, soit par paresse ou parce que je ne m’en sentais pas le goût, je fais le tri et je garde seulement ce qui est encore utilisable. Alors je note ce qu’il faudra remplacer. Mais, je ne sais pas pourquoi ni comment, il se trouve toujours un élément qui n’est pas dans la bonne boîte, soit qu’on avait oublié de l’enlever et qu’on l’a rangé plus tard dans le premier contenant du bord, ou encore, c’était la fin de la corvée et on avait plus envie de chercher la boite où cette chose incongrue était supposée aller se cacher pour les douze prochains mois. Pas grave? Non, sauf quand je serai rendue à accrocher justement cette foutue babiole et que je devrai passer un temps fou à la chercher! Mais c’est comme ça chaque année ou presque.
Petit à petit, à mesure que les jours raccourcissent, je me permets un peu plus souvent de faire jouer la musique d’ambiance, surtout quand je consulte mes magazines de Noël, dont j’ai une assez bonne collection, laquelle date des années 80 jusqu’à aujourd’hui. Des revues américaines surtout, Good Housekeeping, Family Circle, ou Victoria, parce que ces magazines sont abondamment décorés! On y trouve tout plein d’idées et de recettes pour le temps des Fêtes. Je n’aime pas tout, mais je pige des idées ici et là et surtout j’aime parcourir ces revues, qui me rappellent les modes de ces années déjà lointaines. Je revois des détails que j’avais oubliés. En écoutant mes chansons préférées j’oublie les boites de décorations qui m’appellent, je me détends et je rêve…
Ainsi s’achève le mois de novembre. On tourne la dernière page du calendrier et cette année, il n’y a toujours pas de neige! Sainte Bénite, que je suis donc pas avancée! C’est la faute de ce « môsusse » de genou. Il va falloir pédaler maintenant. Je commence à poser les décorations à l’intérieur; heureusement, l’homme de la maison se charge des décorations extérieures. Que vienne décembre, on l’attend et on est prêts à le recevoir!
À bientôt pour la suite des choses…
© Madeleine Genest Bouillé, 28 novembre 2015.