Dans les papiers de Jeanne, il y avait…

Je vous ai dit que ma mère était ramasseuse. Dans ses paperasses, il y avait de tout. J’ai conservé plusieurs de ces découpages dans les revues et journaux. À ce propos, j’ai appris que l’abonnement à la Revue Populaire dans les années quarante coûtait 2.00$ pour un abonnement de deux ans! Maman aimait bien ces revues, il y avait aussi la Revue Moderne, où l’on retrouvait pas mal les mêmes sujets; de l’Histoire, des nouvelles, des artistes locaux et internationaux, une chronique de livres, des conseils sur l’étiquette – ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, selon les usages. Évidemment, il y avait aussi des pages de mode, parfois des patrons de couture et autant de publicités qu’on en voit dans nos magazines, avec en plus les recettes de cuisine présentées par les grandes chaînes alimentaires telles Kraft, Catelli, Aylmer, etc…

IMG_20160209_0001Tout d’abord, un peu d’Histoire. Depuis quelque temps, on nous parle beaucoup du 375e anniversaire de la fondation de Montréal. J’ai cinq pages de texte avec illustrations anciennes et photos sur le 300e anniversaire de cette ville, cela avait paru dans la Revue Populaire de mai 1942. On peut lire que « M. de Maisonneuve a fondé Villemarie (on l’écrit ainsi) en 1642, et que l’ingénieur D’Ailleboust a ajouté de solides bastions en 1645. Les fortifications hautes de 12 pieds 8 pouces formaient un quadrilatère mesurant 320 pieds de côté ». Un peu plus loin, on apprend que : « en 1693, Montréal comptait une population de 800 âmes. En 1880, la ville compte 140,000 personnes. C’est la plus grande ville du pays. Et, en 1900, avec un total de 267,000 âmes Montréal a presque doublé sa population en vingt ans. C’est le plus grand centre industriel et maritime du pays ». Si M. de Maisonneuve revenait à Villemarie… il s’y perdrait à coup sûr!

IMG_20160209_0002Parlons maintenant de livres… Nous sommes en 1945, Gabrielle Roy vient de publier le roman qui la rendra célèbre et qui a pour titre Bonheur d’occasion. On sait que l’action de ce roman se situe dans le quartier Saint-Henri, à Montréal. Un quartier ouvrier où vivaient des familles nombreuses entassées dans des logements souvent insalubres, et tellement près du chemin de fer que les murs tremblaient au passage des trains (comme il est mentionné dans Bonheur d’occasion). Aimé Plamondon, un des collaborateurs de la Revue Populaire, a donc écrit un article, À Saint-Henri, sur les pas de Florentine, il était accompagné du photographe Conrad Poirier. Les photos étaient toujours en noir et blanc, la couleur étant réservée pour les annonces publicitaires. L’auteur a donc visité les lieux où se déroulent plusieurs scènes de la triste histoire de Florentine Lacasse. J’en ai choisie quatre, dont l’intérieur de l’église paroissiale où Florentine est allée prier la Sainte Vierge pour revoir Jean, le jeune homme dont elle est éprise. Une des photos montre un cinéma de quartier, où Florentine a attendu Jean en vain, tandis que sur une autre, nous voyons le restaurant du quartier « Les Deux Records », et enfin, on peut voir la demeure où Azarias Lacasse va déménager sa famille. Il dira à sa femme, Alphonsine : « J’ai trouvé notre affaire! Cinq chambres, une salle de bain et un petit bout de galerie. » L’été dernier, j’ai relu ce roman de Gabrielle Roy. Je me rappelle que maman avait dit après en avoir fait la lecture : « Être pauvre en ville, c’est bien pire qu’être pauvre en campagne… c’est la misère! »

IMG_20160209_0003 Dans un autre numéro de la Revue Populaire, en 1947, j’ai trouvé un reportage photos sur les restaurants les plus réputés de Montréal. Je ne peux pas publier toutes les photos, mais je vous fais voir quelques-uns de ces endroits bien connus à l’époque. Malheureusement, je ne pourrais pas vous dire si ces lieux existent encore. Voici les photos de quatre de ces restaurants : La Bohème, sur la rue Guy, le Café Martin, sur la rue de la Montagne, Chez Pierre, rue Labelle et le plus récent, le Quartier Latin, rue de la Montagne. On mentionnait aussi Le Café Busque et Chez Ernest, tous deux sur la rue Drummond et Chez Roncari, rue Saint-Laurent.

IMG_20160209_0016Pour terminer cette première partie des « extraits des papiers de Jeanne », en 1952, une page de la revue soulignait les 4 ans du Prince Charles… futur roi d’Angleterre. L’article de la revue titrait « Un petit garçon pas comme les autres ». On disait dans cet article qu’un des spectacles qui le fascinait le plus était la relève de la Garde. On dit qu’ « il imitait ensuite avec un réalisme saisissant tous les mouvements des gardiens à la tunique écarlate. »

 À bientôt pour d’autres vieux potins.

© Madeleine Genest Bouillé, 9 février 2016

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