(Paroles tirées de Ballade des Dames du temps jadis, de François Villon)

Le champ entre notre maison et celle de notre voisin, la demeure ancestrale de la famille Bouillé, en 1986 (soit l’année précédant la construction de la maison de notre neveu Germain).
Oui je m’ennuie de la neige! Je l’avoue sans honte, même avec une certaine fierté. Je suis une vraie québécoise, native d’un pays où il y a quatre saisons, dont l’une, l’hiver, qui empiète habituellement sur celle qui la précède et pas mal aussi sur celle qui la suit. Mais voilà : aujourd’hui, 2 décembre, c’est comme si on était en novembre. C’est gris, c’est laid… même la musique de Noël que je fais jouer pendant que mon homme s’affaire aux pâtés à la viande pour la Vente de Pâtisseries des Lions, et même cette bonne odeur de fête ne parviennent pas à me faire oublier qu’il pleut à boire debout. Pas du verglas, non, de la pluie, de l’eau!
J’ai quand même de quoi m’occuper et sinon, quelqu’un à admirer. Car, qu’y a-t-il de plus réconfortant, je vous le demande, que de voir un brave cuisinier mélanger avec application les viandes avec les oignons et les épices, et cuire tout ça dans un grand chaudron? Tandis que la ménagère de service, en l’occurrence moi, vaque à des occupations routinières : ménage, lavage, avec séchage à l’intérieur, forcément! Donc, notre cuisinier prépare ensuite sa pâte et la roule avec un tel acharnement sur le rouleau, on jurerait qu’il se défoule sur cette pauvre pâte molle, qui ne lui a pourtant jamais rien fait! Dommage, je n’ai pas de photos de mon cuisinier, vous auriez aimé voir cette ardeur au travail… avec pas loin, un petit verre de scotch qui attend. Le scotch est au cuisinier ce que l’essence est à l’auto! Quand les pâtés vont dorer au four, il s’en dégagera un tel arôme, je vous le dis, c’est quasi céleste! Au fait, croyez-vous qu’il soit possible qu’au Paradis on retrouve tout ce qu’on a aimé sur terre, senteurs et saveurs incluses ? Moi, j’aimerais bien. Ceci me fait penser à cette pensée un peu légère: « Si au ciel on ne peut pas rire, moi, je préfère ne pas y aller ! »
Concernant cet hiver qui tarde, quelqu’un va sûrement me rétorquer : « ben voyons donc, c’est la faute aux changements climatiques! » D’autres diront: « c’est le phénomène El Nîno. » Je veux rien savoir! Je veux de la NEIGE! Après mon opération au genou, et tout au long de ma convalescence, je disais pour m’encourager : « j’ai hâte à l’hiver, j’ai hâte à Noël! Sûrement qu’alors, ça va aller comme sur des roulettes». Décembre est là, les décorations dans la maison ont l’air aussi incongrues que si on était en juillet et dehors, les boucles de ruban rouge pendent tristement… elles n’aiment pas la pluie, ça ne leur va pas au teint. Les gourous de la météo prédisent qu’on aura l’hiver à la mi-janvier… pas possible! Devrons-nous subir ce désolant paysage encore plus d’un mois?
J’enfile l’une derrière l’autre toutes les chansons d’hiver que je connais : C’est la première neige, jolie chanson de mon enfance… Noël blanc : je n’y peux rien, les paroles me font pleurer! Le sentier de neige, j’ai toujours aimé cette chanson des Classels, ça donne envie de cheminer le soir, sous une petite neige douce… Le bonhomme de neige, La promenade en traîneau : on n’irait pas loin aujourd’hui! Même en anglais, la neige est belle : Let it snow, Winter wonderland, Deck the Halls. Que de belles chansons, dont plusieurs qui nous rappellent des fêtes de Noël ou du Jour de l’An, des rencontres en famille ou entre amis! On a chacun notre petit air préféré pour le temps des Fêtes, celui qui bourdonne à nos oreilles à tout moment… même et surtout quand c’est pas le temps!
Si comme moi, cette température vous rend morose, écoutez les chansons du temps des Fêtes que vous aimez, chantez-les en même temps et si vous faussez quelque peu, personne ne vous en tiendra rigueur! Et puis, espérons, le grand Boss de la température aura peut-être un peu pitié de nous et nous enverra quelques pouces de belle neige, avec assez de froid pour que le tapis résiste jusqu’à la première vraie bordée…
© Madeleine Genest Bouillé, 2 décembre 2015
Je nous en souhaite en masse, j’ai si hâte de pelleter!
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