Quand approche le temps des Fêtes, j’ai plaisir à me rappeler les jouets que j’ai reçus dans mon enfance, surtout ceux que j’ai préférés entre tous. L’année de mes huit ans, si ma mémoire est bonne, j’avais écrit au Père Noël, et dans cette lettre, je lui demandais un téléphone et une maison de poupée. J’avais sans doute remarqué ces jouets dans le catalogue, soit chez Eaton ou chez Simpson’s. Sur la photo, où assise près du sapin dans ma belle robe en taffetas écossais rouge, je tiens précieusement un petit téléphone « à cadran », on voit bien la maison de poupée. C’était sans aucun doute l’année de la lettre au Père Noël! Je la revois… ma belle maison en carton! Elle était bleue avec des auvents bleus et blancs. À l’intérieur, il y avait de petits meubles en plastique. J’étais sûrement très contente d’avoir reçu les cadeaux que j’avais demandés; étant donné que je commençais à douter un peu de la réalité du Père Noël… J’ai dû être rassurée pour un bout de temps!
Curieusement, je n’ai pas de photos prises avec un de mes jouets préférés. Parmi ces jouets qui ont marqué mon enfance, il y a tout d’abord les poupées en papier, qu’on nommait aussi des « cahiers de découpage ». Seule ou avec mes amies, comme j’ai joué avec ces demoiselles de papier! Dans un grain de sel publié en juin, je vous parlais des poupées de papier, du plaisir que j’avais à les habiller, les faire parler, chanter et danser! Je pouvais passer des heures à inventer une vie à ces personnages. Sans en être consciente, j’avais déjà le goût de raconter des histoires!
L’autre jouet qui prend une place privilégiée dans mes souvenirs, n’est pas à proprement parlé un jouet; il s’agit de mon premier album de bandes dessinées, Tintin en Amérique. J’ai commencé très tôt à lire et je ne me souviens plus exactement en quelle année j’ai reçu cet album. Mais je l’ai lu et relu…. Je lis beaucoup de livres, sérieux ou non, mais j’aime toujours autant les bandes dessinées : Astérix, Lucky Luke et combien d’autres! Mais disons que j’ai gardé un petit faible pour Tintin.
Le jouet qui est resté pour moi la merveille des merveilles, c’est mon View-Master. J’étais âgée de dix ans quand je l’ai reçu. C’était avant la télévision et les images que je voyais à l’aide de ce petit appareil me transportaient dans des univers inconnus pour moi. Trois disquettes accompagnaient la visionneuse. Ma préférée était le film de Disney, La veille de Noël. J’ai encore bien présente à ma mémoire l’image représentant le traîneau du Père Noël, attelé de ses rennes, traversant une nuit d’un bleu si profond… je demeurais de longues minutes rivée à cette vision de rêve! Mes autres disques représentaient Les chutes du Niagara et Le Rocher Percé. Avec mon View-Master, j’ai fait ces deux voyages je ne sais combien de fois.
Le dernier, mais non le moindre, c’est un jouet que mon père avait acheté pour les plus jeunes de la famille. Je me rappelle que parfois nous recevions ainsi un cadeau que nous partagions, jeu de construction ou de société, jeu de hockey sur table. Cette année-là, il s’agissait d’un kaléidoscope. Pas une lunette en carton avec des morceaux de plastique, non! À l’intérieur de notre kaléidoscope, s’étalaient des éclats de verre de toutes les couleurs. Les plus jeunes regardaient quelques minutes, puis ils passaient à autre chose. Mais nous, les trois plus âgés du groupe des « petits », nous réclamions tour à tour le jouet : « Encore un peu!… Tu l’as eu plus longtemps!… Non, c’est toi… » Les parents devaient intervenir pour éviter les disputes, tellement nous étions émerveillés par ces jeux de couleurs et de lumière qui changeaient sans cesse. Le meilleur moment de la journée pour utiliser le kaléidoscope, c’était le soir, à la lumière électrique. C’était féérique! Il me semble qu’après, quand nous allions nous coucher, nous devions faire de bien beaux rêves!
Je termine avec une phrase tirée d’un film des années cinquante. En anglais, le titre est An affair to remember; en français, on l’a traduit par Elle et Lui. Ça dit comme ça : « L’hiver doit être bien froid pour ceux qui n’ont pas de chauds souvenirs! »
© Madeleine Genest Bouillé, décembre 2015