Nos recettes du temps des Fêtes nous viennent le plus souvent de notre mère, qui elle les tenait de sa mère; de sorte que nous cuisinons des mets qui sont dans la famille depuis parfois trois ou même quatre générations. Bien sûr, certains ingrédients ont changé. Ainsi, nous utilisons de plus en plus des huiles végétales ou de la margarine, là où nos mères n’avaient que la « graisse pur lard », de marque « Domestic », si je me rappelle bien. Il demeure que même si nos mets sont allégés en gras, nous avons conservé pour nos menus du temps des Fêtes, beaucoup des recettes de la bonne cuisine d’autrefois.
Quand on parle repas des Fêtes, on pense aussitôt aux tourtières ou pâtés à la viande. Qu’ils soient faits uniquement de viande de porc, ou qu’on y mêle du bœuf ou du veau, aux Fêtes, dans toutes les familles, on sert des pâtés à la viande! Qu’il s’agisse du buffet du réveillon ou du dîner du Jour de l’An, il manquerait quelque chose s’il n’y avait pas ces fameux pâtés; grands ou petits, qu’on les nomme tourtières ou pâtés, c’est indiscutable!
Et que dire des desserts! Là encore, on utilise les recettes de nos aïeules. Vous aurez beau avoir une grande variété de tartes et de biscuits, si vous n’avez pas de beignes, votre grand-mère vous regardera du haut du ciel avec une grosse déception. Vous ne voudriez quand même pas décevoir votre grand-mère! Alors, on se lance! On sort le rouleau, la planche, le coupe-beigne, la friteuse… et on y va pour les beignes. On roule, on découpe et on fait cuire. Une recette normale donne trois ou quatre douzaines de beignes. De quoi passer les Fêtes… Et se rappeler grand-maman!
Je vous ai sorti de mes archives personnelles quelques recettes qui ont un âge certain! Tout d’abord, deux mets qui datent de 1943, dans le temps de la guerre, où tout était « à la ration », ce qui veut dire qu’il ne fallait pas que ça coûte cher! Il s’agit du « roulé aux œufs », lequel se mange froid pour un repas estival, ou chaud pour un gros déjeuner hivernal ou un brunch. De toute façon, c’est consistant et c’est excellent! Quant aux « brioches », quand j’étais écolière, c’était ma collation préférée. Pour ce qui est du gâteau aux fruits, cette recette date de 1950. C’était celui que cuisinait Aurore – je vous ai parlé d’Aurore dans l’un de mes premiers grain de sel. Elle n’allait pas jusqu’à faire la décoration qu’on voit sur l’image, elle trouvait ça trop « fancy »! Mais, même sans cette garniture, son gâteau était délicieux. Dans mon enfance, Noël n’aurait pas été Noël sans le traditionnel gâteau aux fruits.
Pour terminer, je vous ai recopié une recette qui date, parait-il, des années 1800. Je l’ai écrite en conservant rigoureusement l’orthographe. Voici les « galettes au sirop » :
1 louche de mélase
1 louche de castonade
2 zeux tu choisira lé plus gros du poulayer
1 petite culière de soda
Tu comencera par mettre une petite afaire de farine, pi ten rajoutera pour fére une pate mole. Tu lé coupera de la groceur du verre à gin de ton mari. Tu donera une bonne atisé pour que ton four soye a 375. Cuir 25 minute.
© Madeleine Genest Bouillé, décembre 2015
Parlez-moi de ça, une galette au sirop toute simple à faire! Il fallait savoir lire entre les lignes pour réussir la recette! Le texte est tout à fait savoureux!
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