J’étais très jeune quand on a commencé à m’emmener à l’église, mais déjà ce qui m’intéressait, c’était d’entendre la chorale. Mon rêve était de faire un jour partie du chœur de chant. Mes premières expériences de chant choral, je les ai cependant vécues au couvent. Nous préparions chaque année des récitals pour Noël et la fin de l’année. Dans mes dernières années d’étudiante, je suis allée une ou deux fois chanter la messe de Minuit au couvent, avec quelques-unes de mes compagnes. J’en garde un souvenir ému. Dans la chapelle joliment décorée de fleurs et de cierges, les cantiques anciens qu’on y chantait me semblaient plus pieux. Après cette messe, nous nous rendions à l’église, où nous chantions avec la chorale les chants traditionnels de la messe de l’Aurore. Je réalisais un de mes rêves d’enfant, quel bonheur!
En 1963, en prévision des festivités du 250e anniversaire de notre paroisse, un chœur à quatre voix mixtes a été créé. Cette chorale portait le nom de Chœur Vive la Canadienne. Nous étions une quarantaine de choristes, de quatorze à soixante ans et plus, et pour la plupart, nous étions novices en ce domaine. Autant pour l’apprentissage musical que pour la discipline, notre directrice, Odile Naud, n’a pas eu la tâche facile. Mais nous étions tellement heureux de faire partie de la chorale; chaque répétition était une fête! Pour plusieurs d’entre nous, c’est de cette époque que date notre goût immodéré pour le chant choral.
Qui dit chorale, dit concert de Noël! Alors que l’automne en est encore à ses toutes premières couleurs et que la température a gardé une tiédeur de fin d’été, il n’y a rien que j’aime autant que de retrouver mes amis choristes et de répéter Petit Papa Noël ou Noël blanc! Parlant de chant de Noël, jamais je n’oublierai le premier Noël du Chœur Vive la Canadienne ! Dans le cadre d’une émission où on invitait des chorales à l’occasion du temps des Fêtes, nous avions été à Trois-Rivières présenter des pièces de notre répertoire au studio de télévision. Ce fut très bref! Nous avons chanté un refrain et un couplet du cantique Nouvelle agréable… le temps d’un intermède! Finalement, ce voyage de groupe fut une vraie partie de plaisir! Parmi les nombreux chants de Noël que j’ai chantés en chœur depuis ce temps, je garde une préférence pour le beau chant composé, dit-on, par saint Alphonse de Liguori, Les Cieux ravis.

Chorale du Vieux Presbytère, dirigée à l’époque par Louise Montambault (extrême droite, première rangée).
Le Chœur Vive la Canadienne n’a pas eu la vie longue! Notre directrice, travaillant à l’extérieur, a dû nous quitter. Comme c’est souvent le cas quand un chef de chœur est compétent et très apprécié de ses choristes, on n’a trouvé personne pour la remplacer. Ce problème a marqué le déclin de toutes les chorales dont j’ai fait partie. Il s’est écoulé dix années avant que soit créée la Chorale du Vieux Presbytère. À cette époque, nous présentions chaque printemps des « Soirées chantantes », dans l’une ou l’autre municipalité de la région. Plusieurs chorales participaient à ces concerts conjoints qui réunissaient plusieurs centaines de choristes, et attiraient évidemment une nombreuse assistance. Quels magnifiques concerts furent donnés dans ces églises, qui sont comme on sait, les meilleures salles de concert qui soient.

Chœur des Retrouvailles, en spectacle à l’église en 1988, pour le 275e anniversaire de Deschambault.
En 1988, la paroisse allait célébrer son 275e anniversaire… Il fallait une chorale! Pour diriger le Chœur des Retrouvailles, on fit appel à un ancien choriste, Gaston Bilodeau, qui, bien que demeurant à l’extérieur, consentit à prendre en mains la nouvelle chorale. Après deux années, Gaston n’étant plus disponible, certains choristes se sont joints à la chorale de Saint-Casimir, laquelle comptait déjà dans ses rangs des personnes de plusieurs municipalités voisines. Si bien qu’en 1992, ces adeptes de chant choral formèrent le chœur La Mosaïque, qui regroupait des choristes de plusieurs endroits dans la région de Portneuf. Fait inusité, ce chœur était dirigé par trois chefs. Malgré certains inconvénients, je dirais que pour la plupart des membres de cette chorale, ce fut une belle aventure!
À l’automne 1995, renaissait la Chorale du Vieux Presbytère, dirigée cette fois par une ancienne accompagnatrice, Jacinthe Montambault, alors directrice de l’École de Musique du couvent de Deschambault (aujourd’hui l’École de Musique Denys Arcand). Malgré quelques éclipses, dues à la naissance des bébés de la directrice, le groupe a connu de belles saisons de chant. Toutefois, il faut bien convenir que, chez nous du moins, les chorales ont une durée de vie plutôt brève! Au cours des années 2000, une autre chorale prit la relève. La Chorale des Jeunes de Cœur, dirigée par Manon Chénard-Marcotte, était composée de personnes du troisième âge et offrait des pièces de tout genre et de toutes époques.
En 2012, le 300e anniversaire de Deschambault s’annonçait. Impossible de célébrer sans chorale! Jacinthe reprit donc les rênes d’une chorale qui allait évidemment porter le nom de Chœur d’Eschambault. Un 300e anniversaire, ça exige du panache! Le concert du 30 juin 2013 fut mémorable, autant par le choix des pièces que par leur interprétation, le tout rehaussé d’accompagnement non seulement au piano, mais aussi à la flûte traversière et au violoncelle, avec support technique pour le son et les effets de lumière. C’était féérique! Une choriste, Linda Martel, avait pour l’occasion composé une chanson, harmonisée par Jacinthe, en hommage à la paroisse tricentenaire : « Grande Dame tricentenaire, Deschambault de toi on est fiers… Belle d’autrefois, belle à jamais! » Cliquez ici pour visionner le chant.
Nous étions aussi très fiers de notre chorale, si bien que nous avons continué une deuxième année. Comme nous n’avons pas dit « adieu », j’en conclus que nous sommes présentement « en pause »…
© Madeleine Genest Bouillé, juin 2015
Ça me rappelle tant de souvenirs!!
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Oui, que de souvenirs. Je me rappelle la messe de minuit au Couvent et ensuite, j’allais à l’Église pour chanter à la messe de l’aurore et le souvenir d’avoir chanté à la TV à Trois-Rivières et aussi à L’Ile aux Coudres (voyage agréable en autobus). Merci Mme Genest de nous rappeler ces beaux souvenirs de Deschambault.
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Oui…l’île aux Coudres…C’était peu après mon mariage. Merci de me rappeler ce voyage.
Les souvenirs de chorale sont vraiment de très beaux souvenirs!
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