
Maison de mon grand-père, Edmond « Tom » Petit, le cordonnier, en 1903. © Coll. Madeleine Genest Bouillé.
« Ah! C’était un p’tit cordonnier, qui faisait fort bien les souliers… il les faisait si drette, si drette… pas plus qu’il n’en fallait! » Cette photo de la maison d’Edmond Petit, mon grand-père maternel, a été prise l’année de son mariage avec Blanche Paquin en 1903. Mon grand-père, que tout le monde appelait « Tom », était cordonnier, comme le témoigne l’enseigne suspendue au coin de la maison. Comme le petit cordonnier de la chanson, il n’était pas grand, mais « il faisait fort bien les souliers ». Autrefois, chaque village avait son cordonnier, de même qu’un forgeron, un boucher, un menuisier, une modiste de chapeau et combien d’autres gens de métiers, tous indispensables. Non seulement le cordonnier réparait les chaussures, mais au début du siècle, il fabriquait souliers et bottes. Au fil des ans, la commercialisation des vêtements et des chaussures, s’étant installée jusque dans les villages, le cordonnier ne faisait plus que des réparations. Je me souviens de la boutique de cordonnerie de mon grand-père… il y avait des formes en métal de différentes grandeurs qu’il posait sur un pied, puis, il y plaçait le soulier à réparer. Le travail le plus courant était le remplacement des talons usés, ou bien, des coutures à repriser. Pour que les chaussures s’usent moins vite, il posait au bout de la semelle et au talon un petit fer, qui claquait à chaque pas. Je me souviens qu’on m’avait fait mettre ces fers en dessous des souliers que je portais pour aller à l’école… Quand je m’entendais marcher, j’étais tellement gênée! Mais, effectivement, les chaussures duraient plus longtemps. Après le décès de ma grand-mère, en 1951, mon grand-père qui ne rajeunissait pas, a cessé graduellement de réparer les souliers des clients qui se faisaient plus rares… modernité oblige! Il est décédé en 1957 à l’âge de 87 ans. Avril 2015
Je me souviens très bien de ton grand-père Petit. Il possédait une bien belle moustache, il m’impressionnait. Avec un peu de lait sur le bout des ses doigts, il retroussait et amincissait les deux extrémités de celle-ci, m’a-t-on dit. En entrant dans la boutique, une senteur tenace de cuir nous accueillait, une odeur particulière que j’aimais bien. Colette Johansen.
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Mes grains de sel, ainsi que mes livres, ce sera ce que je laisserai en héritage à ma famille. J’ai aussi ce besoin d’écrire, j’ai trouvé une façon plus simple et moins dispendieuse de le faire avec ce blogue.
Mais j’y mets presque chaque jour quelques heures. Je suis toujours contente d’avoir des commentaires.
Les premières semaines, je ne savais pas encore comment aller voir les commentaires. C’est pour ça que j’ai tardé à répondre.
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C’est le plus beau legs que tu peux leur laisser, Madeleine!
Et nous, nous aimons toujours autant te lire.
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