Tout a commencé par un concours…

C’était en 1980. Pour une deuxième année, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, M. Jean Garon, invitait les villes et les villages à participer au concours « Villes et villages fleuris ». Pour participer, la municipalité devait former un Comité d’embellissement, qui aurai pour tâche, notamment, d’organiser un concours « Maisons fleuries » et de mettre sur pied un jury local.

Rue de l’Église en 1980.

Dans Le Phare* d’avril de cette même année, Michelle Naud, alors collaboratrice au journal local, nous parle du tout nouveau Comité d’embellissement formé le 26 mars.  Marcel Millette, un imposant bonhomme jovial et enthousiaste, a été nommé président; pour l’épauler, on retrouve Horace Arcand, Lucille Bouillé, Cécile Bouillé, Camille Leclerc, Florent Genest, Marcel Gauthier et Michelle Naud. Le comité a la chance de compter sur un agronome-spécialiste, Bernard Routhier. Chaque citoyen de Deschambault est invité à embellir, planter et fleurir son domaine et le comité s’engage à donner une attention plus grande à « la montée de l’église » et au Cap Lauzon. Dans cette publication, on invitait les gens à participer à la plantation d’arbres et de fleurs sur le Cap Lauzon le samedi 10 mai. Comme les arbres n’étaient pas gratuits, on lançait la « Campagne de la piastre », pour inviter les gens à participer financièrement à l’embellissement.  Les associations locales étaient aussi  mises à contribution.

On pouvait compter sur Michelle pour nous informer sur l’évolution de l’embellissement… Dans le Phare de mai de la même année, on apprenait que les « Floralies 1980 » étaient bien amorcées. 80 nouveaux arbres et arbustes, répartis sur 22 espèces, ont été plantés. La plantation du 10 mai a été un succès. Pour la question financière, le président, M. Millette a fait le tour des commerces environnants; ceux et celles qui se souviennent de Marcel Millette savent à quel point il s’investissait quand une cause lui tenait à cœur. Pour revenir à la plantation du 10 mai, Michelle précise que parmi la cinquantaine de bénévoles présents, il y avait des personnes de 12 à 72 ans. Dans le Phare de juin, Michelle avait écrit son texte à la main, dans une grande fleur qu’elle avait tracée sur la page; c’était avec enthousiasme qu’elle nous racontait le travail du comité au cours de la semaine du 16 au 21 juin. En effet, 1800 fleurs de 8 espèces différentes avaient été plantées. Vraiment, du beau travail! Évidemment, on cherchait des idées pour financer tout ça. Le Comité d’embellissement avait tout d’abord loué une table au Marché aux puces; on avait ainsi récolté 312.10$. Dans ce même numéro du Phare, on apprenait que les arbres avaient coûté 1,842.52$… mais on nous rassurait en précisant que la campagne de financement avait rapporté assez pour assurer la continuité! L’article de Michelle se concluait ainsi : « Le 23 août, tout le monde est invité à une épluchette de Blé d’Inde à la Ferme ». C’était une première activité sociale pour le financement, ce ne fut pas la dernière! Au cours des années qui vont suivre, il y aura quelques mémorables fêtes d’Halloween au Vieux Presbytère. Je me souviens de la soirée de 1981, une grosse citrouille trônait sur le piano et les participants devaient évaluer le poids de la citrouille en question. La personne qui avait le chiffre le plus près du poids réel se méritait un prix. Pendant plusieurs années, le Comité d’embellissement a tenu le Marché aux puces du printemps, et à ce jour, la Criée du 24 juin est encore dévolue en partie à l’Embellissement.

Les années 80 ont vu l’évolution de notre Comité d’embellissement; elles ont vu aussi défiler des gens de tout âge, tous aussi enthousiastes. Comme personne n’est éternel évidemment, plusieurs membres sont partis vers un monde qu’on dit meilleur, et comme l’écrira un jour Jean-Marie Bouillé : « là où les fleurs sont éternelles et leur parfum, céleste ». Rappelons quelques-unes de ces personnes : Horace Arcand, Marcel Gauthier, Marcel Millette. Plus tard il y aura Jean-Claude Gauthier, Florent Genest; pardonnez-moi si j’en oublie, mais je n’ai pas la liste de tous les bénévoles qui ont fait partie de ce comité. Le bénévolat est souvent anonyme! Je me souviens du décès de Marcel Millette, c’était dans les derniers jours du mois d’août 1984. On perdait un bénévole infatigable…. trop sans doute! Il « bénévolait » non seulement au Comité d’embellissement, mais aussi au Vieux Presbytère et il venait d’être élu président du Club Lions. Sans jeu de mots, on perdait un « gros morceau »! Mais au cours de ces mêmes années 80, quelques nouveaux noms sont venus s’ajouter au comité initial, dont Jean-Marie Bouillé (qui avait été « enrôlé » par son épouse), Jacqueline Gignac, Murielle Naud, Simone Audet, Rolland Hamel, Johanne Fleury. De plus, dans les années 2000, on fait connaissance avec les bénévoles de Grondines – et ce, bien avant la fusion – Dolores et Marc Nadeau, Fernand Rivard, Diane Lepage, Louis Rivard; sans doute que là aussi je n’ai pas la nomenclature complète. Mais j’anticipe et dans le numéro du Phare de septembre 2005, Jean-Marie nous présentera une nouvelle recrue, il s’agit de Linda Brouillette, une agronome, donc une personne fort utile… et qui deviendra un jour présidente!

Retournons en 1990. Pour le 10e anniversaire du Comité d’embellissement, on avait choisi de fêter avec les jeunes de l’école Le Phare. Pour cette occasion, les élèves de 5e et 6e années avaient présenté un spectacle sur l’environnement intitulé « Qu’est-ce que j’en fais? » Les décors étaient exécutés par les jeunes de 4e année. Ce fut un très beau succès! Dans le Phare qui suit, on lit que la soirée de l’embellissement tenue durant la Semaine des Municipalités a été très appréciée. Un diaporama (on n’était pas encore à l’ère des vidéos) rappelle « Dix ans de bénévolat chez nous » et on souligne les dix ans au service de l’embellissement de deux membres du comité, Cécile Bouillé et Florent Genest.

D’arbre en arbre et de fleur en fleur… nous voici rendus à l’an 2000. Nos pompiers profitent de ce nouveau millénaire pour organiser le traditionnel Festival régional des Pompiers. Comme on le sait, la population est invitée à décorer maisons et parterres pour cette occasion unique. Le Comité d’embellissement s’investit donc pour lancer le concours d’éclairage et de décoration. Tout est mis en œuvre pour que le festival, tenu pour la première fois à Deschambault, connaisse une grande réussite! On n’oublie quand même pas le concours annuel d’embellissement, qui porte maintenant le nom de « Lys d’or». On avait publié dans le Phare les critères de participation et la grille d’évaluation. On dévoilerait les noms des gagnants lors de la soirée de l’Embellissement qui avait lieu généralement en septembre. Mais comme il arrivait souvent à l’époque, il y avait toujours tellement de choses à penser et à faire en début d’automne, qu’on oubliait de mentionner les noms des gagnants du concours dans le Phare! Pas grave! Les gagnants ont reçu leur prix et ils continueront d’embellir leur parterre, c’est certain!

L’année 2005 sera une étape importante pour le Comité d’embellissement. Au cours de cette saison qui marquera le 25e anniversaire du comité, plusieurs projets sont mis en œuvre. Mentionnons entre autres : inauguration du parc d’ornithologie et des sentiers; dévoilement des plaques honorant quelques-unes des familles-souches au Jardin des Ancêtres; installation d’un porche au Développement Arcand et inauguration d’un poste d’observation pour les oiseaux à Grondines. On ne perd quand même pas de vue le concours d’embellissement qui a encore changé de nom. Afin d’unir les fleurs emblématiques de chacun des secteurs de la municipalité, soit le lys et l’hémérocalle, on l’appelle maintenant : « Hémérolys d’or ». Toujours en 2005, on constate que l’embellissement rejoint les jeunes de nos deux écoles. À Deschambault, dans le parc ornithologique, on a réalisé un beau « J » qui a été fleuri par les jeunes de l’école Le Phare et à Grondines, les élèves ont commencé le projet « courges »; à l’automne, ces courges pourront être transformées en nichoirs pour les oiseaux.

Je termine cette petite histoire de l’embellissement chez nous avec ces paroles de Jean-Marie Bouillé, lequel a été durant plusieurs années président du Comité d’embellissement. Dans le Phare de septembre 2005, sous le titre : 25 ans, ça se fête! Jean-Marie disait : « 25 ans de travail, 25 ans de plaisir à embellir notre chez nous… même si parfois les mains étaient sales et les reins endoloris. Mais parce que les bases mises en place par le comité étaient solides, le résultat du travail accompli est merveilleux.  Et si vous saviez combien nous en sommes fiers! »

 Merci à toutes les personnes qui ont travaillé à ce grand projet depuis 37 ans, ainsi qu’à celles qui continuent!

Massif de fleurs à l’entrée est du village, en 2013 (300e de Deschambault).

© Madeleine Genest Bouillé, 11 mai 2017

*Le journal Le Phare est le bulletin d’information municipale de la municipalité de Deschambault-Grondines.