Toujours dans le cadre d’un travail scolaire, rédigé en 1954, tel que promis, j’en viens aux hôtels, lieux de perdition par définition (!), selon notre professeur. Le premier en bas du village était le Manoir du Boulevard, dont j’ai parlé dans un précédent article. Le site était auparavant occupé par une fabrique de fleurs en plastique. Le premier propriétaire était M. Théodore Robert et plus tard, ce fut M. Roch Julien. C’était un très bel hôtel, c’est à cet endroit qu’ont eu lieu les noces de ma sœur en 1957. L’image ci-contre est tirée du groupe Facebook « Retour dans le temps – comté de Portneuf ».
En 2012, la photographe Julie Gauthier s’est attardée à ce lieu et a publié un livre intitulé Ti-Rock : Récit en 16 pièces. © Julie Gauthier 2012.
À l’endroit qu’on appelle maintenant l’Oasis Belle-Vie, trônait l’Hôtel Deschambault; le 24 juin 1964, nous y avons célébré nos noces! Je ne sais pas qui en fut le premier propriétaire, probablement un monsieur Alain, mais l’hôtelier que j’ai le plus connu était M. Paul Martel. Cet hôtel était très fréquenté en hiver par les marins en relâche. L’endroit était bien placé : les clients pouvaient au début de la soirée aller faire un tour au restaurant chez M. J.B. Vézina, en face, ou encore, traverser au restaurant après avoir bu quelques bières… pour aller jouer une ou deux parties de billard. Grégoire Bertrand en fut le dernier propriétaire avant que l’hôtel ne soit converti en résidence pour personnes âgées en 1985.
Plus loin dans le village, en face du Garage Gauthier, l’une de nos demeures les plus somptueuses, l’ancien relais de poste, qu’on appelait alors l’Hôtel Winterstage, offrait chambres et pension. Les propriétaires en étaient Marie et Fidèle Gauthier. À l’époque où j’ai eu à faire mon travail scolaire, le Château de Pierre n’était plus qu’un souvenir. J’ai néanmoins traité du sujet dans l’un de mes articles récents, Lady Alys et le Château de Pierre. Dans le « haut du village », l’hôtel Maple Leaf, tenu par M. Lactance Arcand, offrait en plus de chambres et repas, des cabines pour les touristes, durant l’été.
L’actuel Hôtel Le Vieux Bardeau, portait alors le nom d’Hôtel Belle Vue. C’était un endroit qui offrait aussi chambres et repas, le propriétaire en était M. Georges Deshaies (l’établissement fut auparavant tenu par M. Boisvert). Tout près, juste avant l’entrée de la rue Marcotte, il y avait un autre hôtel, avec cabines, qu’on appelait le Motel Marcel, du nom du propriétaire, Marcel Johansen. Cet établissement était réputé pour les soirées dansantes et les noces, ayant une salle assez vaste. De l’autre côté du pont de la rivière La Chevrotière, M. Lauréat Paquet louait des cabines aux touristes durant la saison estivale. Il semble que ces cabines avaient une très bonne cote car, chaque été, elles étaient toujours occupées.
Et j’en viens à l’hôtel qui fut un des plus réputés dans tout le comté de Portneuf et au-delà, pour les soirées, noces et anniversaires de mariage, réunions politiques et autres : l’Auberge de La Chevrotière! Sur le dessin de l’hôtel, on peut lire la date 1884. Cet hôtel avait la particularité d’être situé juste en face de la gare du chemin de fer à la Station de La Chevrotière. Il était donc très fréquenté par les voyageurs. La famille de Roméo et Marguerite Perron ont animé cet endroit pendant une trentaine d’années. Combien de noces ont été célébrées à cet endroit si chaleureux! Combien de fêtes, de soirées! Certains étés, tous les samedis de mai à octobre étaient réservés un an à l’avance pour des mariages. Comme le Château de Pierre, l’auberge s’est envolée en fumée le 18 janvier 1988. Triste sort. Comme vous pouvez le constater, j’étais une bonne élève, j’avais bien appris ma leçon!
© Madeleine Genest Bouillé, 18 mai 2016
L’image à la une de cet article est issue du site Facebook consacré à l’ ouvrage de Julie Gauthier, Ti-Rock: Récit en 16 pièces, et date de 1946. On y voit la fabrique de fleurs en plastique et le bâtiment principal qui deviendront l’hôtel Le Manoir du Boulevard peu de temps après.