Quand les hommes vivront d’amour…

qd-les-h« …Ce sera la paix sur la terre. Et commenceront les beaux jours. Mais nous, nous serons morts, mon frère. » Est-ce que les hommes, entendons « les humains », ont déjà essayé de vivre d’amour? Je me le demande parfois. Du temps où il fallait lutter chaque jour pour survivre, trouver sa nourriture, se prémunir contre les bêtes féroces, les sentiments existaient-ils? L’éveil des premières manifestations d’un quelconque intérêt envers quelqu’un d’autre, a peut-être eu lieu à l’époque où l’homme de Cro-Magnon a rencontré un autre spécimen du même acabit. Je ne suis pas une scientifique. Je ne connais rien à l’histoire de l’humanité, sinon ce qu’on nous apprenait à l’école. Et alors, on ne s’aventurait pas dans des explications qui auraient remis en question ce qui est écrit dans la Genèse. Mais après bien des réflexions, je suis portée à croire que la méfiance a peut-être été le premier sentiment de l’homme envers l’homme, ensuite ce fut sans doute la curiosité. Comme on le sait, la curiosité mène à tout. Petit à petit, je suppose que ces hommes de la préhistoire se sont regardés, scrutés puis, quand ils ont compris que ces êtres devant eux, faits comme eux, n’en voulaient pas à leur vie, ni à leur subsistance, peut-être ont-ils vécu tout d’abord dans une certaine tolérance, et plus tard, ils ont commencé à créer des liens. Quand ils se sont aperçus qu’ils pouvaient avoir besoin les uns des autres, ce fut selon moi, le début de la civilisation.

« Quand les hommes vivront d’amour… les soldats seront troubadours. Ce sera la paix sur la terre… » Déjà quinze années sont passées depuis le début du vingt-et-unième siècle après Jésus-Christ, et rien n’a changé : les soldats ne sont pas devenus troubadours. Avec ce qui s’est passé récemment à Paris, il semble évident que les pays qui sont sous la menace de l’État Islamique vont conserver leurs armées. « Dans la grande chaîne de la vie, où il fallait que nous soyons, nous aurons eu la mauvaise partie », nous dit l’auteur de la chanson, Raymond Lévesque. Puisque nous avons toujours besoin des armes, c’est que « dans la grande chaîne de la vie » nous avons encore « la mauvaise partie ».

 « Dans la grande chaîne de la vie, pour qu’il y ait un meilleur temps, il faut toujours quelques perdants… De la sagesse, ici-bas, c’est le prix. » Combien de temps encore devra-t-il y avoir des perdants? Combien de vies devront être sacrifiées? Combien de haine, combien de guerres? Les pires atrocités sont depuis toujours celles qui ont été commises au nom d’une religion, d’un Dieu, quel qu’il soit, car alors, on se sent sûr de son bon droit. Et pourtant, Allah aussi bien que Jésus-Christ n’ont prêché que la paix et l’amour du prochain.

(Site RTL, crédit photo: Dmitry Serebryakov, AFP)

(Site RTL, crédit photo: Dmitry Serebryakov, AFP)

Quel cataclysme faudra-t-il pour que les hommes, de toutes races, de toutes nations, comprennent que sans l’unité et la paix, il n’y a pas de vie possible? En attendant que Dieu – peu importe comment on l’appelle – réagisse aux millions de suppliques et de prières qui montent vers lui de tous les coins de la terre, je crois qu’il est plus que temps de mettre en pratique cette chanson d’un auteur qui croyait à la paix. En commençant autour de nous, en famille, avec les amis, les moins amis, ou tout simplement les gens que nous côtoyons sans trop les connaître, si on essayait la tolérance, puis la confiance, et ensuite, la solidarité, c’est un début qui peut mener plus loin… Alors sûrement, « quand les hommes vivront d’amour, ce sera la paix sur la terre »… et avec un peu de chance, nous ne serons peut-être pas encore morts, mon frère!

© Madeleine Genest Bouillé, novembre 2015

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