Ancrée au bout de la terre…
Inclinée comme la voile face au vent,
Tu t’élances dans la mer
Qui t’accueille, t’enlace et te prend.
Tes falaises au matin rougeoyant
Montrent leurs flancs blessés
Pendant qu’à leurs pieds les Fous de Bassan
Chantent leurs amours retrouvées.
Solitaire, comme un navire démâté
Qui ne peut plus naviguer
Ton rocher transpercé reste amarré
À la côte qu’il ne pourra jamais quitter.
Tout au long des rives mouvantes
De ta Baie des Chaleurs
Des hameaux se nichent au creux de tes anses
Ou se perchent sur des caps aux mille couleurs.
Verdoyante en été, blanche en hiver,
Bordant le lac, longeant la rivière,
Matapédia, belle vallée!
Chez toi, il fait bon se reposer.
Gaspésie, pays immense et indompté,
Te découvrir, c’est t’adopter!
Loin de toi, je garde l’espoir
D’un jour enfin te revoir!
© Madeleine Genest Bouillé, 12 juillet 2013