Le cap Lauzon : ses richesses, ses couleurs

L’Histoire nous apprend que « le cap Lauzon fut ainsi appelé par Champlain, en 1627, en l’honneur de son compagnon Jean de Lauzon. Le cap s’étend sur une longueur d’environ  deux milles et quart et couvre en sa plus grande largeur l’espace d’environ un demi-mille. Il a entre 75 et 100 pieds de hauteur. Ce qu’il est convenu d’appeler le village de Deschambault s’élève sur la partie est et la partie sud du cap et occupe à peu près toute l’étendue de celui-ci ». (La Petite Histoire de Deschambault, Luc Delisle, 1963).

Le Cap Lauzon est un joyau qu’on ne se lasse pas d’admirer. C’est vraiment le cœur de Deschambault. Ce site privilégié offre aux visiteurs une vue imprenable sur le fleuve qui, depuis toujours, est étroitement lié à la vie des gens de Deschambault. Quel que soit le point de vue qu’il nous est donné de contempler, de l’est ou de l’ouest, du quai ou du fleuve, en toutes saisons, il nous offre un panorama unique!

Qu’on l’aborde, en chaloupe, par le côté ouest (photo de Jacques Bouillé, 1987).

Qu’on l’aborde, en chaloupe, par le côté ouest (photo de Jacques Bouillé, 1987).

…ou par le côté est comme nous le fait voir cette photo qui date de 1969, c’est toujours tellement beau! (Photo de Fernand Genest, 1969) .

…ou par le côté est comme nous le fait voir cette photo qui date de 1969, c’est toujours tellement beau! (Photo de Fernand Genest) .

Quand on l’aperçoit, tout emmitouflé dans son manteau d’hiver, il est impressionnant! (Photo de Jacques Bouillé, 1997).

Quand on l’aperçoit, tout emmitouflé dans son manteau d’hiver, il est impressionnant! (Photo de Jacques Bouillé, 1997).

L’endroit d’où le cap est le plus photographié, c’est évidemment du quai. J’ai plusieurs photos prises de cet endroit, à différentes époques, telle cette photo en noir et blanc, prise avec mon petit « kodak » en 1956…

L’endroit d’où le cap est le plus photographié, c’est évidemment du quai. J’ai plusieurs photos prises de cet endroit, à différentes époques, telle cette photo en noir et blanc, prise avec mon petit « kodak » en 1956…

Et celle-ci, avec un magnifique coucher de soleil, prise à l’hiver 1969 (photo de Fernand Genest, 1969).

Et celle-ci, avec un magnifique coucher de soleil, prise à l’hiver 1969 (photo de Fernand Genest, 1969).

Peut-être préférez-vous une photo du haut des airs… N’est-ce pas qu’il est majestueux?

Peut-être préférez-vous une photo du haut des airs… N’est-ce pas qu’il est majestueux?

« Ramons, ramons, bien vite, je l’aperçois… droit devant! » (Photo de 1986).

« Ramons, ramons, bien vite, je l’aperçois… droit devant! » (Photo de 1986).

De tout temps, pour les gens de Deschambault, comme pour les touristes le cap Lauzon a été lieu de détente, de loisirs… Au début du siècle, le curé Rousseau y fit construire un kiosque dans lequel les prêtres allaient se reposer. En 1945, le petit édicule était abandonné depuis déjà plusieurs années; un jour de grand vent, il tomba en bas de la falaise. Il était irrécupérable. (Photo provenant du CARP, vers 1918).

De tout temps, pour les gens de Deschambault, comme pour les touristes le cap Lauzon a été lieu de détente, de loisirs… Au début du siècle, le curé Rousseau y fit construire un kiosque dans lequel les prêtres allaient se reposer. En 1945, le petit édicule était abandonné depuis déjà plusieurs années; un jour de grand vent, il tomba en bas de la falaise. Il était irrécupérable. (Photo provenant du CARP, vers 1918).

En 1995, un nouveau kiosque est construit… inutile de préciser qu’il est très fréquenté (photo datant de 2012).

En 1995, un nouveau kiosque est construit… inutile de préciser qu’il est très fréquenté (photo datant de 2012).

Le cap, c’est aussi le lieu où l’on retrouve nos bâtisses patrimoniales qu’on voit ici du haut du clocher (photo de Jacques Bouillé).

Le cap, c’est aussi le lieu où l’on retrouve nos bâtisses patrimoniales qu’on voit ici du haut du clocher (photo de Jacques Bouillé).

Plusieurs pages d’histoire ont été tournées depuis que Champlain a nommé notre cap « Lauzon » : la colonisation, la guerre, la construction de deux églises, trois presbytères, le couvent, la salle des Habitants, etc… Depuis toujours les gens d’ici l’ont fréquenté; chaque année, quand il fait beau, à la Saint-Jean, des centaines de personnes s’y rassemblent pour fêter. Chaque été, il accueille des centaines de visiteurs d’un peu partout au pays ou de l’étranger. Et pourquoi s’y arrête-t-on, croyez-vous? Tout simplement parce que c’est beau!

© Madeleine Genest Bouillé, 1er août 2016

Deschambault en fête, 2e partie

Le 275e anniversaire… une célébration qui a été longuement mijotée. Un comité provisoire avait d’abord été créé au cours de l’hiver 1987 et il était déjà décidé que les festivités auraient lieu en août 1988; on prévoyait aussi des activités étalées sur une fin de semaine, du vendredi soir au dimanche soir.

Le Comité du 275e formé en juillet 1987 avait tout d’abord rencontré en septembre les deux conseils municipaux de la Paroisse et du Village, afin de s’assurer de leur participation financière et autre.  Dans le même temps, une demande avait été faite auprès du Ministère de la Culture du Québec. Le comité, ne voulant pas être en reste, amorçait alors une campagne de financement pour laquelle plusieurs activités étaient prévues au cours de l’automne. Mentionnons le rallye-automobile avec souper-spaghetti, le souper aux huitres et la soirée casino, le tout jumelé avec la vente de l’épinglette du 275e anniversaire, à l’effigie des armoiries de Deschambault.

À droite sur la photo: le député provincial Michel Pagé.

Buffet du dimanche 21 août 1988. À droite sur la photo: le député provincial Michel Pagé.

Les premières réunions préparatoires aux Fêtes eurent lieu au cours de l’hiver 1988, onze personnes faisaient partie du comité dont le président était Alain Brisson. Dans le procès-verbal de la réunion du 10 mars, on apprend que les activités de financement qui ont eu lieu à l’automne ont rapporté 1,935.79$.  Nous en étions très fiers! Ce même rapport fait état que des membres du comité devront rencontrer les gens d’affaires de la région ainsi que les députés fédéral et provincial, pour tenter d’obtenir de l’aide financière. C’était normal et il n’y avait pas de fête possible sans cela! C’était avant la Commission Charbonneau…

Également au cours de l’hiver 1988, on met sur pied une chorale qui sera dirigée par Gaston Bilodeau (qui fut l’un des principaux artisans du 250e anniversaire). L’accompagnatrice du Chœur des Retrouvailles était Jacinthe Montambault. Plusieurs membres du Chœur du 250e sont de retour, vingt-cinq ans plus tard!

Messe du 275e.

Messe solennelle du 275e.

En mars, les dates sont arrêtées : Deschambault fêtera son 275e anniversaire du vendredi 19 au dimanche soir 21 août. À la lecture des rapports de réunions, je vois que d’autres personnes se sont ajoutées au comité, pour diverses raisons, dont l’ajout d’activités (entre autres, la parade de mini-chars qui était sous la responsabilité de la Garderie « Les Bouts d’Choux »). À partir de juillet 1988, les rencontres ont lieu à tous les mardis et un comité est mis sur pied pour la Journée des Retrouvailles, qui aura lieu le dimanche. Il y avait beaucoup de pain sur la planche et il était parfois difficile « d’accorder tous les violons »! Heureusement, on en venait toujours au consensus!

Au cours de l’été, le comité des Retrouvailles  qui se faisait fort de rejoindre le plus grand nombre possible d’anciens résidents et de membres des familles demeurant à l’extérieur, recevait des réservations pour la fête des Retrouvailles presque tous les jours, et ce, jusqu’à la veille de la fête. Effectivement, il y avait plus de 300 personnes sous la tente lors de la journée du 21 août. Heureusement, nous avions loué un grand chapiteau. Mais regardons plutôt le programme des festivités :

Vendredi 19 août :
20h30 : Soirée d’ouverture, danse avec l’Orchestre Sioui

Samedi 20 août :
Journée champêtre à la paroisse de Deschambault
12h00 : Dîner « pique-nique » avec musiciens, course de tacots, tournoi de fer.
De 10h30 à 16h00 : Visites de la station de recherche agricole (qui célébrait son 70e anniversaire)
18h30 : La Grande Tablée.
21h00 : Spectacle de Sylvie Tremblay «  Parfum d’orage »

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La course de tacots dans la route Proulx.

Dimanche 21 août :
Journée des Retrouvailles
10h30 : Messe solennelle à l’église
11h30 : Accueil
12h00 : Buffet
14h00 : Visites guidées.  Parade de mini-chars. Pause musicale à l’extérieur du Vieux Presbytère
18h30 : Souper québécois
20h00 : Concert par le Chœur des Retrouvailles
22h00 : Feu de Joie et feu d’artifice sur le Cap Lauzon.

Au cours de l’été, plusieurs expositions avaient lieu au Vieux Presbytère, au Moulin de La Chevrotière et à la salle Paul-Benoît : La vie des femmes à Deschambault, Photos comparées des sites de Deschambault, Exposition d’artistes locaux (dont les dessins de Claude Genest, qui seront exposés à la sacristie des Sœurs cet été, à partir du 14 août), Cartographie de Deschambault, Poterie (collections locales et régionales ),  Travaux des Fermières et  Dessins d’enfants.

Il n’y a pas de fête d’envergure sans une publication, album-souvenir ou un livre. Deschambault a donc innové avec un Journal-souvenir. Si la page couverture était pour le moins surprenante, il faut reconnaître que le contenu du journal  était  très intéressant.  En noir et blanc, le journal présentait des textes variés conçus par différents auteurs, en plus des messages des autorités. On y trouvait plusieurs photos et, idée géniale, les jeunes de l’école primaire avaient aussi leurs pages, dans lesquelles ils avaient exprimé leur vision de Deschambault dans le futur.

Je garderai toujours le souvenir du concert de la chorale, le dernier soir, dans l’église remplie « à craquer » et après, autour du feu de joie, les «  au revoir » qui terminaient fraternellement la fête… sans oublier, le feu d’artifice qui est toujours pour moi le vrai point final d’une célébration qu’on veut grandiose!

Spectacle bénéfice avec Marc Hervieux.

Spectacle bénéfice avec Marc Hervieux.

J’essaierai de ne pas m’attarder sur les Fêtes du 300e anniversaire qui eurent lieu en 2013.  Pour plusieurs, vous les avez vécues tout comme moi. Mais je me plais à rappeler les nombreuses activités. Il y eut de tout! Des tournois : hockey-bottine en février, balle donnée en mai, dek-hockey en juin. Tout le monde se rappellera du concert-bénéfice donné par Marc Hervieux le 1er juin. L’ouverture officielle des festivités avait lieu lors de la messe solennelle du 9 juin, avec deux lancements : celui du CD de Richard Paré à l’orgue de Deschambault et celui du livre sur l’histoire de Deschambault, de Yves Roby et Francine Roy. En plus du spectacle de Marc Hervieux, nous avions eu les spectacles du chansonnier Éric Masson le 21 juin, le groupe Maximum 80 le 28 juin, et Les Quêteux et Les Charbonniers de l’Enfer, le 29 juin.  Les jeunes n’étaient pas en reste dans la semaine du 21 au 30 juin, avec un concours d’art oratoire, une activité jeunesse offerte par la Biblio du Bord de l’eau, et les traditionnels jeux gonflables. Le point culminant des fêtes  fut sans contredit les activités des Retrouvailles, les 29 et 30 juin. Marché public « d’époque », exposition Des gens remarquables, tours de calèche, concours de « corde à linge », stands généalogiques, information et vente du livre Deschambault et des objets à l’effigie du 300e.

gateau lumiereÀ cela s’ajoutaient le souper communautaire avec le magnifique gâteau du 300e, confectionné par la chocolatière Julie Vachon,  ainsi que les nombreuses activités du dimanche 30 juin : fête des familles-souches, plantation symbolique d’un arbre, dévoilement de quatre plaques commémoratives dans le Jardin des Ancêtres, inauguration du Calvaire Naud rénové… et j’en oublie sans doute! La semaine de fête se terminait avec le concert du Chœur d’Eschambault et le plus magistral feu d’artifice  qu’il nous a été donné de voir à Deschambault.  Le croirez-vous?  Parmi les membres de la chorale, certains étaient présents aux concerts des 250e et 275e anniversaires.  Quand on aime chanter en chœur, c’est comme ça!

Avec la randonnée à vélo du 6 juillet, le rallye historique familial du 29 septembre, qui était suivi d’un souper-spaghetti, et la soirée « Swing la rotule » du 12 octobre, nous nous sommes rendus à la fin de cette année festive. Pour nous rappeler au quotidien ces fêtes auxquelles nous avons pris part en tout ou en partie, on  porte encore de temps à autre nos chandails bleus… chez vous tout comme chez nous, nous buvons notre café dans les tasses du 300e et nous avons encore quelques drapeaux à l’effigie de cette fête inoubliable!

015Comme le disait la chanson du 300e chantée par le Chœur D’Eschambault : « Les années t’ont embellie… tu es restée jeune de cœur… Grande Dame tricentenaire, Deschambault, de toi on est fiers! Belle d’autrefois, belle à jamais! » (Paroles et musique : Linda Martel, arrangement Jacinthe Montambault.) Pour visionner l’extrait vidéo de ce chant, cliquez ici.

© Madeleine Genest Bouillé, 27 juillet 2016

Pour voir plus d’images des festivités du 300e, on peut visionner un montage vidéo d’une vingtaine de minutes en cliquant ici.

Deschambault en fête

Tous ceux et celles qui résidaient à Deschambault en 2013 et avant, gardent en mémoire les festivités qui ont marqué le 300e anniversaire de fondation de la paroisse. Je précise pour les personnes qui aiment que les choses soient claires, que 1713 est l’année de l’ouverture des registres de la paroisse. Et j’ajoute pour ceux qui n’ont pas beaucoup de notions d’histoire locale que tout a commencé par une seigneurie concédée à François de Chavigny et son épouse Éléonore de Grand’Maison, en 1640. Cela se passait à Paris et M. de Chavigny et sa famille seraient arrivés, dit-on, vers 1642. Toutes mes excuses aux historiens, mais pour en venir à l’essentiel de mon sujet, je ne peux m’attarder  de long en large sur l’Histoire de Deschambault, aussi intéressante soit-elle. Disons seulement que Deschambault doit son nom à Jacques-Alexis de Fleury D’Eschambault, époux de Marguerite de Chavigny, fille du seigneur François de Chavigny et d’Éléonore de Grand’Maison. M. D’Eschambault avait acquis la seigneurie en 1683. Pour en savoir plus long je vous suggère de lire, soit La Petite Histoire de Deschambault, de Luc Delisle, ou le livre plus récent Deschambault, d’Yves Roby et Francine Roy.

Nulle part, que ce soit dans le livre Deschambault, paru en 2013, ou dans La Petite Histoire de Deschambault éditée en 1963, il n’est fait mention d’une quelconque célébration du centenaire de Deschambault au cours de l’année 1813, à moins que j’ai sauté des passages, sans le vouloir! Cela s’explique. La paroisse était alors en pleine croissance. Dans l’ouvrage d’Yves Roby et Francine Roy, on lit que cette époque est celle « d’une économie en pleine mutation ; entre autres, la population qui était de 453 habitants en 1790, est passée à 1,486 en 1825 ». D’ailleurs, à cette époque, cent ans, c’était tout récent pour les habitants qui venaient « des vieux pays »!

A-t-on fêté le 200e anniversaire? Que je me réfère à l’un ou l’autre de mes livres d’histoire, je crois que nos dirigeants autant ecclésiastiques que municipaux avaient d’autres chats à fouetter.  Mentionnons que 1893 marque le détachement du 5e Rang, qui deviendra la paroisse de Saint-Gilbert, et en 1903, une partie du 3e rang sera annexée à la nouvelle paroisse de Saint-Marc-des-Carrières. Je glane mes informations ici et là… et je vos apprends « qu’en 1907, la voirie s’améliore, alors qu’en 1913, la Fabrique profita de l’occasion qui lui fut offerte pour faire « macadamiser » le pourtour de l’église et le chemin de la Fabrique » (Luc Delisle). Il y eut peut-être une célébration religieuse pour souligner le 200e anniversaire de notre « encore jeune paroisse ». Mais, tout ce que j’ai pour témoigner de cet anniversaire, c’est ceci : une affiche qu’on peut voir au Vieux Presbytère – si elle y est encore – sur laquelle sont inscrites les dates 1713-1913, avec quelques photos des principales bâtisses patrimoniales. Si vous en savez plus long, faites-moi signe!

En 1963 par contre, il n’était pas question de laisser passer le 250e anniversaire! C’était  décidé, on allait fêter ça en grand! Au tout début de l’année, un impressionnant comité était mis sur pied pour l’organisation des célébrations de cette fête. Il se composait d’une vingtaine de personnes, représentant les autorités religieuses et municipales, ainsi que des  bénévoles de chacun des mouvements paroissiaux.  M. Antoine Roy en était le président.  Pendant qu’Agnès Bouillé-Bilodeau travaillait à la rédaction d’un jeu scénique avec l’aide de Francine Roy pour la réalisation, son époux, Gaston Bilodeau, président de la Société Saint-Jean-Baptiste et un des principaux responsable de l’événement, faisait du recrutement pour créer une chorale mixte. Dans le même temps, notre historien local, Luc Delisle, mettait la dernière main à son livre: la Petite Histoire de Deschambault. Et pendant ce temps, Jean-Marie Du Sault, qui souhaitait donner une seconde vie au Vieux Presbytère, préparait un « Musée-souvenir », à visiter au cours de l’été 1963.

Quelles belles fêtes… dont j’ai malheureusement peu de photos. Dans un numéro du  journal L’écho de Portneuf, on lisait dans un texte publicisant cet important anniversaire que « toutes les associations et regroupements sociaux, religieux ou culturels de Deschambault seront appelés à participer à l’élaboration du programme des cérémonies officielles et des manifestations populaires reliées à l’événement. » Je vous fais part du programme des célébrations qui eurent lieu du 2 au 5 août inclusivement, tel que rédigé dans l’album-souvenir :

Vendredi 2 août :
8h00 : Ouverture des Fêtes. Les cloches sonneront pendant 5 minutes.
8h15 : 1ère présentation du Jeu scénique – Chorale du 250e à la Ferme-école de Deschambault.

Samedi 3 août :
1h 30 : Festival de la Jeunesse, sur le Terrain de Jeux.
5h00 : Messe à la Grotte  sur le Cap Lauzon
8h00 : Soirée Canadienne –  Chorale du 250e à la Ferme-école de Deschambault
Invitation à nos sexagénaires et à toutes les familles de St-Alban, St-Marc, St-Gilbert et Portneuf.

Dimanche 4 août :
10h 00 : Grand’messe solennelle à l’église
11h 00 : Photo-souvenir – Façade de ‘église
11h 30 : Réception au Manoir de La Gorgendière
12h 30 : Banquet – à la Ferme-école de Deschambault
3h00 : Dévoilement du Monument commémoratif, Démonstration « Patro », Terrain de la Fabrique
8h00 : 2e présentation du Jeu scénique – Chorale du 250e à la Ferme-école de Deschambault
11h00 : Pyrotechnie – Sur le Cap du Couvent

Lundi  5 août :
9h00 : Messe solennelle pour les défunts : prêtres, fondateurs, religieux, religieuses et paroissiens décédés.

MUSÉE
Invitation spéciale à tous de visiter le Musée qui sera installé au Vieux Presbytère.
Heures des Visites : de 1h30 à 5h00. Samedi et dimanche.

014Savez-vous où est le « Monument commémoratif »? Du côté nord de l’église, vous pouvez voir ce monument en forme de livre, sur lequel on peut lire : « Des hauteurs du Cap Lauzon, Deschambault persévérant, maintiendra ses traditions. »

J’inclus en plus de la photo de la chorale, quelques photos du Jeu scénique,  relatant l’histoire de Deschambault et je vous en donne le programme:

  1. Cartier à Ochelay
  2. À Paris chez la Duchesse d’Aiguillon
  3. Épisode de la vie de la 1ère famille de défricheurs à Chavigny
  4. Figures marquant notre histoire au XVIIIe siècle
  5. Descente des Anglais à Deschambault
  6. Conséquences de la guerre

INTERMISSION

  1. Paisibles évocations du XIXe siècle
  2. Relations d’aujourd’hui

Je vous reviens pour parler des 275e  et  300e  anniversaires…

© Madeleine Genest Bouillé, 24 juillet 2016

La maison de nos gens

Relais de poste datant du début du 18e siècle, avant sa restauration au début des années 2000.

Relais de poste datant de 1735, avant sa restauration en 2004-2005.

Il y en avait de plus grandes;
Il n’y en avait pas de plus hospitalières…
Il y en avait d’une parure plus opulente;
Il n’y en avait de meilleure à voir…

Je ferme les yeux et je la revois encore :
La maison de nos gens, blanche,
Dans la lumière, sur le chemin du roi…

 Chez nous, Adjutor Rivard, 1914

Ancienne maison du percepteur des rentes seigneuriales, rue de Chavigny (photo: coll. privée Madeleine Genest Bouillé).

Ancienne maison du percepteur des rentes seigneuriales, datant de 1822, rue de Chavigny.

Je ne savais pas quoi lire… plusieurs livres attendaient que je veuille bien découvrir ce qu’ils avaient à dire… Nul ne me tentait. Comme on écoute avec nostalgie les chansons de notre jeunesse, on a parfois le goût de relire un vieux livre qu’on a aimé et dont on connaît des grands bouts par cœur. J’ai donc choisi un très vieux bouquin, un prix de fin d’année, reçu lorsque j’étais étudiante au couvent: Chez nous, d’Adjutor Rivard, un auteur québécois qui a écrit ce livre en 1914.  Je ne sais même pas combien de fois je l’ai relu. C’est bien écrit. Avec de belles expressions bien de chez nous! Le premier chapitre, La Maison, nous l’avions étudié durant le cours de français, je ne sais plus en quelle année. J’en avais mémorisé plusieurs passages. En le relisant, ça m’a donné l’idée de savoir combien il peut y avoir de vieilles maisons  à Deschambault. J’ai donc fait le tour de mon patelin, de mémoire.

Ancienne "salle des habitants" construite dit-on avec le bois de la 1ère église vers 1840 (crédit photo: Patrick Bouillé, coll. privée Madeleine Genest Bouillé).

Ancienne « salle des habitants » construite dit-on avec le bois de la 1ère église vers 1840 (crédit photo: Patrick Bouillé).

En 1963, à l’occasion du 250e anniversaire de la paroisse, on avait publié un feuillet sur lequel figurait la liste des résidents de Deschambault en 1890-1900, versus 1963.  Évidemment, la liste de 1963 contient beaucoup plus de noms, du fait que beaucoup de nouvelles maisons ont été bâties. Par contre, à certains endroits, comme dans les rangs, il n’y a plus de maisons sur une portion de route, alors qu’il y en avait autrefois. Ce feuillet en mains, j’ai donc tenté de refaire une liste des maisons centenaires et plus, « encore debout ». Certaines des maisons mentionnées en 1890-1900 ne sont plus là, d’autres les ont remplacées.

Maison de la veuve Grolo, datant de l'ouverture des registres de Deschambault, en 1713, à l'est du village (crédit photo: Patrick Bouillé, coll. privée Madeleine Genest Bouillé).

Maison de la veuve Grolo, datant de l’ouverture des registres de Deschambault, en 1713, à l’est du village (crédit photo: Patrick Bouillé).

Après avoir repassé la municipalité d’est en ouest et du sud au nord (territoire de l’ancienne municipalité de Deschambault, avant la fusion avec Grondines en 2002), j’en suis arrivée à trouver une centaine de maisons de cent ans et plus, ça peut même aller jusqu’à deux cents ans pour certaines constructions, et ce, dans ce qu’il est convenu d’appeler le « premier rang », avec le village. Dans les deuxième, troisième rangs et Lachevrotière,  j’en ai compté une quarantaine. J’ai fait ce travail par plaisir, je ne suis pas spécialiste dans ce domaine, mes chiffres sont donc approximatifs. Ensuite, j’ai tenté  de recenser les maisons construites avant 1760, durant le Régime Français, cette tâche étant pas mal plus ardue, je ne suis certaine que d’une dizaine de maisons. Il peut y en avoir plus. Chose certaine, quand on dit que Deschambault a su conserver son visage d’antan, il faut convenir qu’un bon nombre de ces témoins d’autrefois que sont nos vieilles demeures, se dressent encore fièrement sur le Chemin du Roy et sur nos routes de campagne.

Maison de Louis-Joseph Bouillé, probablement la 2e maison construite sur la terre ancestrale, sur le chemin du Roy (photo: coll. privée Madeleine Genest Bouillé).

Maison de Louis-Joseph Bouillé, construite sur la terre ancestrale, sur le chemin du Roy.

En regardant la liste des résidents de Deschambault entre 1890 et 1900, ce qui m’a frappée, c’est le nombre de vieilles familles dont il ne reste pas de survivants chez nous; les Boudreau, Proulx, Rodrigue, Courteau, Rousseau, Thibodeau, Bélisle, Raymond,  Guillemette, Beaucage, et combien d’autres. Par contre, on trouve encore un grand nombre de résidents actuels dont les familles étaient établies ici il y a cent cinquante ans ou plus, ce qui démontre que la population locale est quand même assez sédentaire. Pour le cas où les descendants n’occupent plus le bien ancestral, ils demeurent quand même  dans la municipalité. Il est important de mentionner que plusieurs familles occupent toujours le « vieux bien » de leurs ancêtres.

Maison Delisle, reconstruite vers 1765 et appartenant à la même famille depuis ce temps (crédit photo: Patrick Bouillé).

Maison Delisle, datant de 1765 et appartenant à la même famille depuis (crédit photo: Patrick Bouillé).

Les prénoms, ça vous intéresse? Les propriétaires étant surtout des hommes à cette époque, j’ai peu d’échantillons de prénoms féminins à la mode en 1890. Chez les hommes, donc, la faveur allaient aux Joseph, Damase, Delphis, Charles, Zéphir ou Zéphirin, Narcisse, Olivier, Alfred, Hercule, Elzéar, Télesphore, Zénophile, Nérée, Trefflé… Les prénoms les plus rares : Thurief, Marseille, Théotime, Sinaï, Alyre, Isaraël, Fortunat, Philias, Lydéric… Si vous attendez un bébé et que vous cherchez un prénom hors du commun, vous  avez le choix!

Maison Paquin, 1816, dans le 2e Rang (crédit photo: Patrick Bouillé).

Maison Paquin, 1816, dans le 2e Rang (crédit photo: Patrick Bouillé).

Pour terminer en souriant ce texte à saveur historique, j’ai trouvé dans ma liste un certain John West et un Édouard East. Il ne manquait qu’un M. North et un M. South, pour que le tour d’horizon soit complet! J’espère que mon « tour de Deschambault » vous a plu, pour ma part, j’y ai pris grand plaisir!

© Madeleine Genest Bouillé, 1er juillet 2016

N.B. Toutes les photographies sont issues de ma collection (© collection privée Madeleine Genest Bouillé).

(Rédigé à partir d’un article paru dans le journal Le Phare en 1995.)

cal.anc.2012 003Photo de couverture: la rue de Chavigny avec au premier plan la maison sise au # 103, datant de 1736, puis la maison connue comme étant celle du peintre Georges St-Pierre  et enfin, à l’arrière-plan, le moulin de La Chevrotière de 1802 (source photo: Centre d’archives régional de Portneuf).

Une histoire inventée?…

« Deschambault, 1735…

Enfin! Nous allons avoir notre église! On va construire aussi un presbytère et nous aurons un curé bien à nous. Il était temps! Il y a plus de dix ans que Deschambault est devenue une paroisse civile. Cet immense domaine s’étend – selon les dires  de mon mari – depuis la seigneurie du Cap-Santé, à l’est, et au nord, la rivière Sainte-Anne, jusqu’à la seigneurie des Grondines à l’ouest, avec au sud, le fleuve. C’est tout ça, Deschambault, du nom de Monsieur Jacques-Alexis Fleury d’Eschambault, le seigneur, aujourd’hui décédé. Et selon les dires des anciens, c’était quelqu’un de bien Monsieur d’Eschambault! J’ai peine à m’imaginer  l’étendue de toutes ces terres…Vous comprenez bien que je ne suis pas près d’en faire le tour! 

C’est comme je vous le dis, il paraît qu’après tous ces pourparlers, pas toujours paisibles, nous allons l’avoir notre église. Entre vous et moi, la chapelle Saint-Antoine à La Chevrotière, c’est devenu trop petit, et surtout, c’est bien trop près de l’eau; à chaque printemps, nous risquons la catastrophe. En plus, pour nous, les habitants de Deschambault, c’est loin;  le chemin n’est pas toujours praticable. La plupart du temps, on ne peut s’y rendre que par la grève, et encore, par les grandes mers, il faut attendre la marée basse, ce qui n’adonne pas toujours. Autant dire qu’à certaines périodes de l’année, nous sommes parfois plusieurs semaines sans recevoir les sacrements. Et quand il faut faire baptiser, pensez donc! 

Madame la Seigneuresse voulait absolument que l’église soit construite sur son domaine à La Chevrotière, mais tout le monde, depuis Monseigneur l’Évêque jusqu’à Monsieur de La Gorgendière, tous, je vous le dis, ont jugé préférable de construire ici, au centre de Deschambault. Je n’y connais pas grand-chose,  mais je crois que c’est une bien meilleure idée. Je ne suis pas prophète, je ne suis qu’une humble femme de colon, mais, j’ai quand même dans l’idée que l’avenir de Deschambault, il est ici, sur le cap Lauzon. C’est le cœur de la paroisse, le point le plus élevé, avec le cap comme une forteresse qui s’avance jusqu’au milieu du fleuve.

Em placement de la première église et du premier presbytère (source: Musée virtuel du 300e de Deschambault, Culture et patrimoine Deschambault-Grondines).

Emplacement de la première église et du premier presbytère (source: Musée virtuel du 300e de Deschambault, Culture et patrimoine Deschambault-Grondines).

Dans les alentours, nous ne sommes pas encore bien nombreux; la majorité des colons habitent plutôt les environs du manoir seigneurial, sur les bords de la rivière La Chevrotière, mais à mon avis, quand l’église et le presbytère seront construits, ça va changer… c’est ici que notre village va se développer. Comme j’ai hâte de la voir, cette église qu’on va bâtir sur le cap. Ce ne sera pas une cathédrale, mais on n’en demande pas tant! Une petite église, toute simple, en bois, avec un clocher dans lequel on installera une cloche qui va sonner les dimanches, les jours de fête, les baptêmes et hélas aussi, les enterrements. Bien entendu, il va falloir d’abord défricher, il y a beaucoup d’arbres sur le cap, des pins surtout.  Mais c’est le plus bel endroit de la paroisse. On va la voir de loin, sur le fleuve, notre église, ce sera comme une sentinelle! On dit que le presbytère sera un peu plus à l’est… il pourra venir notre curé, il aura sa maison et son église. Enfin!  Pouvoir assister à la sainte Messe tous les dimanches, même en hiver, quel bonheur!

 Je n’ai pas beaucoup d’instruction; je sais lire et écrire, guère plus, mais j’en ai la certitude, Deschambault est là pour durer. Dans cent ans, deux, trois cents ans et plus, que sais-je, un beau gros village s’étendra ici, sur le cap Lauzon et tout autour… »

Non, ceci n’est pas une page véridique de notre histoire.  Mais je me suis plu à imaginer les impressions d’une femme de colon résidant à Deschambault en 1735;  sa joie, sa fierté, en apprenant que la paroisse aurait enfin son église. Après tout, même si cette histoire n’a pas été écrite, qui sait?  Peut-être a-t-elle été vécue…

© Madeleine Genest Bouillé, 7 juin 2016

Les grands pins du cap Lauzon...

Les grands pins du cap Lauzon…

Un cours d’histoire locale… 2e partie

Carte postale Manoir BoulevardToujours dans le cadre d’un travail scolaire, rédigé en 1954, tel que promis, j’en viens aux hôtels, lieux de perdition par définition (!), selon notre professeur. Le premier en bas du village était le Manoir du Boulevard, dont j’ai parlé dans un précédent article. Le site était auparavant occupé par une fabrique de fleurs en plastique. Le premier propriétaire était M. Théodore Robert et plus tard, ce fut M. Roch Julien. C’était un très bel hôtel, c’est à cet endroit qu’ont eu lieu les noces de ma sœur en 1957. L’image ci-contre est tirée du groupe Facebook « Retour dans le temps – comté de Portneuf ».

Hôtel Ti-Rock © Julie Gauthier 2012En 2012, la photographe Julie Gauthier s’est attardée à ce lieu et a publié un livre intitulé Ti-Rock : Récit en 16 pièces.  © Julie Gauthier 2012.

À l’endroit qu’on appelle maintenant l’Oasis Belle-Vie, trônait l’Hôtel Deschambault; le 24 juin 1964, nous y avons célébré nos noces! Je ne sais pas qui en fut le premier propriétaire, probablement un monsieur Alain, mais l’hôtelier que j’ai le plus connu était M. Paul Martel. Cet hôtel était très fréquenté en hiver par les marins en  relâche. L’endroit était bien placé : les clients pouvaient au début de la soirée aller faire un tour au restaurant chez M. J.B. Vézina, en face, ou encore, traverser au restaurant après avoir bu quelques bières… pour aller jouer une ou deux parties de billard. Grégoire Bertrand en fut le dernier propriétaire avant que l’hôtel ne soit converti en résidence pour personnes âgées en 1985.

Hôtel Maple Leaf, au 398, Chemin du Roy (source: Centre d'archives régional de Portneuf).

Hôtel Maple Leaf, au 398, Chemin du Roy (source: Centre d’archives régional de Portneuf).

Plus loin dans le village, en face du Garage Gauthier, l’une de nos demeures les plus somptueuses, l’ancien relais de poste, qu’on appelait alors l’Hôtel Winterstage, offrait chambres et pension. Les propriétaires en étaient Marie et Fidèle Gauthier. À l’époque où j’ai eu à faire mon travail scolaire, le Château de Pierre n’était plus qu’un souvenir. J’ai néanmoins traité du sujet dans l’un de mes articles récents, Lady Alys et le Château de Pierre. Dans le « haut du village », l’hôtel Maple Leaf, tenu par M. Lactance Arcand, offrait en plus de chambres et repas, des cabines pour les touristes, durant l’été.

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Source: Centre d’archives régional de Portneuf.

L’actuel Hôtel Le Vieux Bardeau, portait alors le nom d’Hôtel Belle Vue. C’était un endroit qui offrait aussi chambres et repas, le propriétaire en était M. Georges Deshaies (l’établissement fut auparavant tenu par M. Boisvert). Tout près, juste avant l’entrée de la rue Marcotte, il y avait un autre hôtel, avec  cabines, qu’on appelait le Motel Marcel, du nom du propriétaire, Marcel Johansen. Cet établissement était réputé pour les soirées dansantes et les noces, ayant une salle assez vaste. De l’autre côté du pont de la rivière La Chevrotière, M. Lauréat Paquet louait des cabines aux touristes durant la saison estivale. Il semble que ces cabines avaient une très bonne cote car, chaque été, elles étaient toujours occupées.

Dessin de Lucille Bouillé, représentant l'Auberge Lachevrotière.

Dessin de Lucille Bouillé, représentant l’Auberge Lachevrotière.

Et j’en viens à l’hôtel qui fut un des plus réputés dans tout le comté de Portneuf et au-delà, pour les soirées, noces et anniversaires de mariage, réunions politiques et autres : l’Auberge de La Chevrotière!  Sur le dessin de l’hôtel, on peut lire la date 1884. Cet hôtel avait la particularité d’être situé juste en face de la gare du chemin de fer à la Station de La Chevrotière. Il était donc très fréquenté par les voyageurs. La famille de Roméo et  Marguerite Perron  ont animé cet endroit pendant une trentaine d’années. Combien de noces ont été célébrées à cet endroit si chaleureux! Combien de fêtes, de soirées! Certains étés, tous les samedis de mai à octobre étaient réservés un an à l’avance pour des mariages. Comme le Château de Pierre, l’auberge s’est envolée en fumée le 18 janvier 1988. Triste sort. Comme vous pouvez le constater, j’étais une bonne élève, j’avais bien appris ma leçon!

© Madeleine Genest Bouillé, 18 mai 2016

Fabrique de fleurs en plastique datant de 1946, qui deviendra le Manoir du Boulevard. (photo tiré du site Facebook "Ti-Rock: Récit en 16 pièces).L’image à la une de cet article est issue du site Facebook consacré à l’ ouvrage de Julie Gauthier, Ti-Rock: Récit en 16 pièces, et date de 1946. On y voit la fabrique de fleurs en plastique et le bâtiment principal qui deviendront l’hôtel Le Manoir du Boulevard peu de temps après.

Un cours d’histoire locale…

Si mes souvenirs sont exacts, cette histoire se passait en 1954;  j’étais alors en 9e année au couvent dans la classe qu’on appelait « l’Académie », qui regroupait les filles de la 8e à la 12e année. De temps à autre, notre professeur nous donnait une leçon qui variait entre  le cours de personnalité, d’hygiène ou de politesse. Parfois il arrivait qu’elle nous  entretienne plutôt de ce qu’on pourrait qualifier d’histoire locale. Cela dépendait de la saison, ou des évènements. Le terme « histoire locale » englobait une foule de choses. Il pouvait s’agir des différentes professions exercées dans la paroisse – remarquez que le terme « municipalité » n’était pas d’usage courant. Ce cours était parfois pratique, parfois  critique… j’en ai oublié des grands bouts!

Je me souviens surtout de la fois où elle nous avait demandé de dénombrer les hôtels et les garages dans la paroisse de Deschambault. Plusieurs parmi nous ne connaissions pas tous ces établissements… surtout que nous n’étions clientes ni des garages, ni des hôtels. En fait, notre professeur voulait faire ressortir une situation qu’elle déplorait. D’après elle, il y avait trop de garages; j’ignore encore pourquoi. Sans doute à cause des émanations d’essence, mais je n’en suis pas sûre. Chose certaine, du point de vue de la religieuse, il y avait beaucoup trop d’hôtels, ce qui encourageait les gens à consommer des boissons alcooliques. Il est vrai que c’était à l’époque des débuts du Cercle Lacordaire, qui prônait l’abstinence totale, mais les religieuses du couvent n’en faisaient pas partie, que je sache.

Une demoiselle Paré devant la façade du garage Mayrand (coll. privée Madeleine Genest).

Une demoiselle Paré devant la façade du Garage Mayrand (© coll. privée Madeleine Genest).

J’espère me souvenir de la nomenclature qui avait découlé de la recherche minutieuse dont cette leçon de choses – si on peut appeler ça ainsi – avait fait l’objet. Dans les années 50, les garages devaient faire des affaires d’or, si j’en juge par le nombre de ces commerces. En partant de Portneuf, il y avait le Garage Shell; je ne me souviens pas s’il y a eu un autre propriétaire avant l’arrivée de M. René Janelle. Tout près, il y avait un autre garage, dont le propriétaire était M. Solyme Paquin; ce garage est devenu par la suite le restaurant Pizza Pierre. À l’intersection de la route Proulx et de  la rue Johnson, il y avait encore un garage, le détaillant Fina, je ne me souviens pas qui en était le propriétaire au début. Au coin de la rue Saint-Joseph, à deux pas du Central, s’élevait le Garage Mayrand, une imposante bâtisse qui possédait deux logements à l’étage. Au moins deux graves accidents d’autos ont amené la démolition de presque la moitié de cet édifice. Pas loin de l’école du village, était situé le garage des Autobus Gauthier, qui  abrite maintenant la caserne des pompiers.

L'un des véhicules de la compagnie Autobus Gauthier (© coll. privée Madeleine Genest).

L’un des véhicules de la compagnie Autobus Gauthier (© coll. privée Madeleine Genest).

On longeait ensuite la route 2, qu’on appelle aujourd’hui le Chemin du Roy, jusqu’au garage de M. Jean-Paul Hamelin, lequel se spécialisait dans la réparation des voitures européennes. Un peu plus loin, au coin de la route Dussault, se retrouvaient, presque face à face, le Garage Boisvert, du côté nord et le Garage Chevalier, qui avoisinait l’hôtel Le Vieux Bardeau. Comme plusieurs garagistes à cette époque, M. Gérard Chevalier  vendait des voitures usagées et, pour occuper ses loisirs, il avait aussi un orchestre de musique de danse. Il n’était pas rare que les gens cumulent plusieurs emplois… si les diplômes étaient rares, les expériences de travail ne manquaient pas! Si je sais bien compter, nous avions donc 8 garages pour une population d’environ 1 500 habitants; et tout ça sur le « rang d’en bas ». Je ne me souviens pas s’il y en avait dans les 2e et 3e rangs. C’était quand même à l’époque où les rangs et le village formaient deux municipalités distinctes.

Je vous reviens prochainement avec la suite de mes travaux scolaires de 1954 : les hôtels!

© Madeleine Genest Bouillé, 16 mai 2016

N.B. Une amie me rappelle qu’il y avait aussi, à la sortie ouest du village, le garage de M. Maurice Julien (avant les propriétaires Martin et Maurice Faucher) et que le garage Fina  au coin de la route Proulx était tenu par M. Octave Beaupré. Merci Jacqueline C. pour ces précisions!

Garage Mayrand

Le Garage Mayrand (© coll. privée Madeleine Genest).

Mon village

IMG_20160428_0004Mon village m’appartient. Il n’appartient pas qu’à moi, c’est bien sûr. Mais j’y suis attachée et je crois que rien ne pourrait m’en défaire. J’ai toujours vécu à Deschambault. Toutes ces années, ce sont autant de matins, de couchers de soleil, de clairs de lune. Des printemps fous, des étés odorants, des automnes lumineux, des Noëls magiques et des hivers emmitouflés. Chaque événement de ma vie est inscrit dans le décor de ce village; c’est le théâtre où s’est déroulée mon histoire et c’est ici que je voudrais qu’elle se termine.

Je suis née à Deschambault et j’y ai des racines. Pas du côté paternel cependant. À l’inverse du vieux dicton qui disait « Qui prend mari, prend pays », c’est mon père qui, en prenant épouse, y a pris aussi pays! Mes racines dans ce village me viennent de la famille de ma mère, alors qu’en 1774, Augustin Petit partait de Cap-Santé pour venir s’établir à Deschambault avec son épouse Marie-Josèphe Godin. Le 20 août 1799, son fils Nicolas épousait Angélique Marcotte en l’église de Deschambault, et depuis ce jour, la famille Petit a tenu « feu et lieu » comme on disait alors, dans notre patelin. Dans un précédent grain de sel, où je parlais de mes ancêtres, j’ai mentionné que ma grand-mère maternelle, Blanche Paquin avait épousé son cousin Edmond Petit en 1903. On sait que la famille Paquin est l’une des familles-souche de Deschambault. L’ancêtre Nicolas avait d’abord épousé Marie-Anne Perreault de qui il a eu plusieurs enfants. Devenu veuf, il s’est remarié à Thérèse Grosleau; c’est donc de cette deuxième épouse que descend notre parentèle du côté Paquin. Autrefois à Deschambault, l’arbre des Paquin portait plusieurs branches; tenez, en 1900, on comptait dix-sept familles portant ce nom, dont plusieurs n’étaient apparentées que du coin gauche de la fesse gauche. C’est vous dire! À cette époque, on retrouvait beaucoup de familles portant le même nom, en plus des Paquin, il y avait les Gauthier, les Mayrand, les Delisle, les Gariépy, et combien d’autres. Souvent, on identifiait les familles du même nom, en y ajoutant le prénom de l’ancêtre, ou encore on donnait des surnoms. Ah! C’est qu’il y en avait des surnoms! Certains étaient parfois cocasses : Minou, Mignon, Cârisse, La Blague, La Palette, La Misère. Il serait bien difficile aujourd’hui de retrouver l’origine de tous ces « petits noms ».

Photo de Fernand Genest, 1977.

Photo de Fernand Genest, 1977.

Mon village est vieux. Mieux que vieux, je dirais qu’il est vénérable. Tout le monde sait – ou doit savoir – que tout a commencé par une seigneurie concédée en 1640,  puis une autre un peu plus tard, puis en 1713, c’est enfin devenu une paroisse. C’était bien avant qu’on parle de municipalité. Cette désignation est venue plus tard, avec les Anglais.  Après que les habitants eurent défriché toutes les terres longeant le fleuve, ils ont ouvert un deuxième, puis un troisième, puis un quatrième rang… peut-être bien aussi un cinquième, je ne sais plus.  Ces rangs ont fini par devenir une paroisse, Saint-Gilbert, puis d’autres paroisses ont été fondées à mesure que les bois reculaient pour faire place aux maisons des colons.

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Photo de Patrick Bouillé, 2015.

Beaucoup de vieilles maisons témoignent de la vie autrefois. Et si on compte maintenant plusieurs nouvelles familles, il demeure que les noms des anciens sont encore bien vivaces, même si les descendants n’habitent pas toujours sur le bien des ancêtres.  Comme dans la plupart des vieux villages, de nouvelles rues ont été tracées et de nouvelles résidences y ont été construites. C’est bon qu’il y ait du sang neuf, ça empêche de s’étioler.  L’important, c’est la vie qui continue avec les enfants qui vont à l’école, qui déambulent à vélo durant la belle saison et qui, l’hiver venu, construisent des bonhommes de neige qui saluent les passants!

Si mes aïeuls revenaient, ils seraient étonnés et sans doute aussi amusés de voir le nombre toujours croissant de touristes qui débarquent sur le cap Lauzon chaque été, et même en automne. Ces gens provenant de tous les coins de la planète – comment une planète ronde peut-elle avoir des coins?… Mais passons! Je disais donc que ces gens venus d’un peu partout viennent admirer le fleuve, la rue de l’Église et le magnifique point de vue qu’on a justement du haut du cap.  En fait, il n’est pas très haut ce cap. C’est surtout cette façon qu’il a de s’avancer dans le fleuve comme par exprès, pour faire admirer les bâtisses anciennes qui y sont situées, comme une coquette qui veut attirer l’attention.

Église Deschambault - Extérieur - nb - 010K1 845Autrefois, le cap était couvert de pins qui formaient  comme un rempart faisant  face aux grands vents qui s’engouffrent du nordet et qui font gronder les vagues sur les cailloux de la grève.  Quand ces vents s’accompagnent de pluie ou de neige, c’est une vraie furie! C’est alors qu’on les trouve accueillantes comme jamais, nos chères vieilles bâtisses en pierre : l’église, le couvent, les vieux presbytères sans curé…Du temps de ma mère, le cap, c’était le lieu de rendez-vous du dimanche après-midi. Plusieurs vieilles photos de l’album de famille montrent de joyeux groupes de filles et de garçons endimanchés posant sur le cap. Qu’ils ont l’air heureux ces belles jeunesses des années trente! On pouvait paraît-il aller cueillir des framboises, des mûres, faire des pique-niques, se promener tout au long de petits sentiers tortueux et même descendre sur la grève.  L’autre endroit de prédilection des jeunes du village était le quai, là encore, maintes photos rappellent les beaux moments  de cette époque.

Photo de Patrick Bouillé, 2016.

Photo de Patrick Bouillé, 2016.

Il y a toujours un quai; on peut aller s’y promener et admirer la vue incomparable qu’on a de la petite rue Saint-Joseph et du cap Lauzon avec ses édifices séculaires. Et sur le cap,  même s’il n’y a plus de grands pins pour retenir le vent, on a retracé les sentiers d’autrefois, on les a bordés de fleurs. Alors les amoureux d’aujourd’hui peuvent, comme jadis mes parents, se conter fleurette en admirant les splendeurs que leur offre la nature.  Il y a même un escalier pour aller près du fleuve, avec des paliers qui permettent de souffler quand on n’est plus aussi alerte et qu’on veut se ménager.

photos jacmado 270809 149Mon village m’appartient, mais je lui appartiens également. Je l’aime tout le long et tout le tour. J’aime la vieille route maganée qui passe à côté de chez moi et où je me promène par les beaux jours. J’aime le murmure de la rivière, les champs qui changent de toilette au gré des saisons. Et j’aime le fleuve forcément. C’est lui qui donne le ton, lui qui dessine le relief, qui met la couleur, le mouvement. La route principale chemine près du fleuve sur la plus belle partie de son parcours, soit qu’elle le surplombe ou qu’elle le frôle; les deux ne se quittent jamais bien longtemps. Quel que soit l’endroit où vous habitez à Deschambault, le fleuve n’est jamais loin.  Vous ne le voyez peut-être pas, mais souvent vous le sentez et les goélands qui font la course en criant jusqu’au bout des terres, annoncent sa présence.

Je le dis parce que j’en suis convaincue : même si j’avais la possibilité de faire le tour du monde,  je sais que le seul endroit où je veux vivre, c’est dans ce village qui m’a vu naître et grandir, qui a abrité ma jeunesse, mes amours, ma famille, et qui bercera, je l’espère,  ma vieillesse jusqu’à la fin!

(Paru dans Récits du Bord de l’eau, 2008.)

© Madeleine Genest Bouillé, 29 avril 2016

Images de la vie d’autrefois: les années 40

IMG_20160416_0001Qui se souvient de l’Hôtel Maple Leaf? Si ça ne vous rappelle rien, j’imagine que vous reconnaissez cette maison, très bien entretenue et qui a toujours fière allure! En ce 25 août 1943, on y célébrait les noces d’une demoiselle Marchildon, dont la famille demeurait à Deschambault, à quelques lieues de l’hôtel. Elle épousait un industriel québécois établi à Fall-River… C’est d’ailleurs dans cette petite ville  du Massachussett qu’elle a passé le reste de sa vie. Peut-être êtes-vous surpris par le nom anglophone de l’hôtel? C’était semble-t-il meilleur pour le tourisme si on démontrait qu’on parlait, ou du moins, qu’on comprenait l’anglais. À Deschambault, il y avait aussi l’Hôtel Winterstage – l’ancien relais de poste – et les quelques boutiques de souvenirs qui affichaient aussi en anglais. Tourisme oblige!

IMG_20160416_0002On est toujours en 1943… La bâtisse qu’on voit sur cette photo deviendra un jour le « Manoir du Boulevard ». Mais au moment où la photo a été prise, c’était un atelier où l’on fabriquait des fleurs en papier crêpé. Catherine Robert était la propriétaire de cette entreprise; elle est quelque part sur la photo avec ses employés, mais malheureusement,  je ne peux pas l’identifier. Catherine Robert était la sœur de Théodore, qui devint plus tard le premier propriétaire de l’hôtel. D’après ce que j’en sais, elle était aussi la sœur de Louis Robert qui fut propriétaire du Château de Pierre (sur ce sujet, je vous invite à lire Lady Alys et le Château de Pierre).

IMG_20160416_0004Dans les années 40, ça jouait au baseball à Deschambault. J’ai appris qu’on y avait une des meilleures équipes du comté! La photo date de 1945, on reconnaît quelques-uns des frères Gauthier, fils de M. J.B.H. Gauthier, le fondateur des Autobus Gauthier (le garage de la compagnie était situé où l’on retrouve aujourd’hui la caserne des pompiers). Sur le banc, près de l’entraîneur, je reconnais aussi M. Raymond Paré, qui fut propriétaire du Magasin Paré. Je vous laisse le soin de retrouver des connaissances… avec une bonne loupe, c’est possible!

IMG_20160415_0008Cette photo date du 4 juillet 1945. On m’a dit que c’était la soirée d’adieu au célibat de M. Dominique Chalifour, qui épousait une demoiselle Naud. La photo n’est pas très nette, mais on peut quand même identifier plusieurs personnes. Je ne sais pas qui était le guitariste, mais on reconnaît très bien M. Richard Chénard avec son violon. C’était paraît-il toute une fête! L’événement avait lieu à la Salle Saint-Laurent… ça ne vous dit rien? C’était la salle que mon grand-oncle Alfred Petit avait annexée à sa maison – aujourd’hui la maison Vézina. Une très belle salle à ce qu’on m’a raconté!

IMG_20160416_0003Nous sommes le 21 juin 1947. Les mariés de sont pas de la première jeunesse… La mariée s’appelle Marie-Louise Marcotte. Comme beaucoup de gens, je l’ai bien connue; elle avait beaucoup de caractère et une voix qu’on ne pouvait oublier. Après le décès de son époux, elle avait eu l’idée de faire du taxi, et pourquoi pas? Il fallait d’abord qu’elle apprenne à conduire… ce qu’elle fit. Il n’y avait rien à son épreuve; n’avait-elle pas épousé un « vieux garçon », comme on disait dans le temps? À une certaine époque, où le théâtre était florissant à Deschambault, Marie-Louise était de toutes les pièces où elle excellait dans les rôles comiques. Parlons maintenant du marié, « vieux garçon » peut-être, mais qui avait une belle prestance! Il s’agit de Louis-Philippe Proulx, qui fut maire de Deschambault de 1940 à 1947. Drôle de coïncidence, la noce avait lieu chez la tante de M. Proulx, Mademoiselle Anna Morin. Et la maison des Morin est justement celle où notre famille a habité à partir de 1949.

Et maintenant, amusez-vous à reconnaître les joueurs de balle et les invités de la fête…

© Madeleine Genest Bouillé, 18 avril 2016

Note: toutes les photographies proviennent de mes albums, sauf celle qui suit, de l’hôtel Maple Leaf.

L'hôtel Maple Leaf (source: site Internet de Culture et patrimoine Deschambault-Grondines).

L’hôtel Maple Leaf (source: site Internet de Culture et patrimoine Deschambault-Grondines).

Images de la vie d’autrefois: les années 30

IMG_20160415_0001Je regarde mes vieilles photos. Il y a vraiment de tout! Quelques-unes retiennent mon attention, en ce soir d’avril où j’aimerais avoir quelques dizaines d’années de moins… avec un dos en meilleur état! C’est sans doute ce qui me donne le goût d’aller faire un tour dans le temps passé, en partageant avec vous certaines de ces images qui me racontent les événements d’une autre époque. Voici tout d’abord une toute petite photo qui provient de la famille de mon mari. Cette grotte abritant une statue de Marie avait été érigée à l’endroit où est située la maison de notre neveu et voisin, Germain Bouillé. On ne connaît pas la date de la photo, ni celle de la construction de cette grotte, qui était entourée d’arbres. La jeune fille qui nous tourne le dos serait une des aînées de la famille, soit Marie-Marthe ou Marie-Claire. Peut-être était-ce un soir du mois de mai où l’on chantait « C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau »…

IMG_20160415_0002Derrière cette photo, une « belle main d’écriture » a noté ceci : « Dimanche 18 mai 1930. Ruben Thibodeau, Corps de Cadets E. Plessis. Montréal ».  Ruben était l’unique garçon et le cadet d’une famille qui comptait quatre filles. La photo avait été donnée à Aurore Thibodeau-Laplante, dont il était le neveu. N’est-ce pas qu’il a l’air sérieux dans son uniforme de cadet! Des années plus tard, un été, j’avais peut-être 5 ou 6 ans, j’ai fait la connaissance de Ruben. Il était venu rendre visite à sa tante Aurore; c’était alors un monsieur très chic. Les cheveux noirs et luisants de brillantine, il était tout de blanc vêtu, de plus, il portait des souliers de deux couleurs, bruns et blancs. On disait de lui qu’il ressemblait à Rudolf Valentino. Mais moi, ce qui m’avait impressionnée, c’était sa voiture décapotable, noire et blanche. Je n’en avais jamais vu de semblable!

IMG_20160415_0003Encore une photo qui nous vient de Montréal! De la même écriture fine que la précédente, il est simplement écrit : « Juin 1931, Roch, 49 ans ». Roch Thibodeau était le frère d’Aurore. On disait de lui « qu’il avait réussi ». Pour preuve, la superbe voiture, l’élégance du costume et surtout, l’allure! Je ne me souviens pas quel métier il exerçait, mais je sais qu’il était marguillier dans sa paroisse. C’était donc un homme respectable!

IMG_20160415_0004Datée de 1934, cette photo  a sûrement été prise  au printemps. Après avoir « marché au catéchisme », les jeunes qui achevaient leur cours primaire, faisaient leur communion solennelle. Marie-Paule Laplante pose ainsi, fièrement dans sa belle robe de communiante, en face de la maison de ses parents. La communion solennelle qu’on appelait aussi Profession de foi, était un événement important; il marquait le passage de l’enfance à l’adolescence. Pour certains, c’était parfois la fin des études, surtout pour les jeunes qui avaient atteint l’âge de 14 ou 15 ans. On reconnaît la maison de M. Claude Gignac, qui appartenait alors à son grand-père, M. Ulric Gignac… un solide  monsieur qui a vécu plus de 100 ans.

Je vous reviens avec d’autres images de la vie d’autrefois, à Deschambault!

© Madeleine Genest Bouillé, 16 avril 2016