Je m’ennuie de nos beaux chants du temps pascal… Cette année, le dimanche de Pâques ne sera qu’un jour comme les autres, tout comme l’ont été les Jours Saints. C’est triste. Je fredonne pour moi toute seule ces chants qui marquent le temps pascal. Des hymnes glorieux, entre autres : Pâques, printemps de Dieu, Il est ressuscité, et combien d’autres, sans oublier le magnifique Canticorum Jubilo. Il y en a un qu’on chante le dimanche après Pâques, et dont j’aime beaucoup les paroles. Le titre est Nous croyons en Toi, le Ressuscité. Les paroles sont écrites comme une entrevue avec les différentes personnes ayant assisté aux apparitions du Christ après sa sortie du tombeau.
La Résurrection est l’événement le plus important dans toute l’histoire de Jésus. Selon moi, ce n’est ni une farce, ni une histoire pour les enfants. J’aimerais être assez convaincante, pour que vous, qui me lisez, soyez tentés de dire : « Et si c’était vrai… pourquoi pas? » Je suis une optimiste avec cependant des hauts et des bas. C’est sans doute ce qui explique que j’ai besoin de croire que la vie n’est pas juste un passage avec rien après. J’aime les beaux miracles. Et le plus beau parmi les beaux, n’est-ce pas justement la Résurrection?
Dans le premier couplet, on rencontre Marie, pas la mère de Jésus, l’autre, qu’on appelle habituellement Marie-Madeleine. L’auteur l’interpelle ainsi : « Dis-moi, Marie, ce que tu as vu. Le jardinier, cet inconnu, entendant ton nom, tu l’as reconnu. C’était bien l’ami, c’était bien Jésus? » … Il parle ensuite à Thomas, vous vous rappelez, celui qui ne croyait pas s’il n’avait pas touché du doigt, un sceptique, s’il en est! Il lui dit : « Dis-moi Thomas, ce que tu as vu, toi, l’incroyant… La plaie de son cœur, tu l’as bien touchée? Tu l’as proclamé : Jésus! Seigneur! » … Un peu plus tard, rencontrant les gars d’Emmaüs, la mine abattue, il leur dit : « Dites, compagnons désespérés, il vous a rejoint cet étranger. Quand il a rompu le pain, vos cœurs brûlants vous ont révélé que c’était bien Jésus? » … Et finalement, comme un bon reporter, notre homme s’adresse au leader du groupe, en lui rappelant ce mauvais souvenir : « Dis-nous Simon, tu l’as entendu te demander : Toi, m’aimes-tu? – Aujourd’hui, tu le redis : Tu sais bien Jésus que je veux t’aimer. Jusqu’à la mort, je te suivrai. »
Il manque un bout à ce reportage. Le journaliste aurait pu conclure en disant ceci : « Selon les témoignages des personnes rencontrées, tout porte à croire que Jésus de Nazareth, après avoir été condamné, torturé et crucifié, est vraiment ressuscité, comme il l’avait prédit. Si quelqu’un parmi vous avait des détails supplémentaires concernant cet individu, vous êtes prié de communiquer avec L’Écho de Bethleem. Cette histoire invraisemblable n’est certes pas terminée. »
© Madeleine Genest Bouillé, 11 avril 2020 (tiré d’un texte du 4 avril 2016)