L’Esprit de Noël… 2019

On l’a ou on l’a pas! Quoi qu’il arrive dans la vie, malgré les coups durs, quand on possède l’Esprit de Noël, c’est pour longtemps.

Je viens de recevoir la visite de mon petit frère Georges, il était accompagné de sa fille, Vicky, qui attend son premier bébé pour la fin mai.  Georges venait me livrer sa carte de Noël, une carte qui représentait quoi, pensez-vous?  Le Magasin Paré, bien entendu!

La carte est écrite de sa main… Maman serait contente, il n’écrit pas seulement « Joyeux Noël et Bonne Année », non, il ajoute des vœux dans ses mots à lui.  Avec sa main qui tremble; que voulez-vous, Monsieur Parkinson ne laisse pas beaucoup de répit… Mais quand même, Georges a toujours aimé le temps des Fêtes; ceux qui ont lu son livre Mes trois années à la Baie James, savent combien il trouvait difficile de passer Noël ou le Jour de l’An loin de sa famille et de ses amis.

Notre mère aimait aussi écrire ses cartes de vœux; elle s’y est appliquée jusque dans les toutes dernières années, alors qu’elle disait, comme pour s’excuser : « J’écris trop mal, ça n’a pas de bon sens. » Dans sa jeunesse, elle confectionnait ses cartes qu’elle ornait de délicats motifs à l’encre de Chine. L’important étant d’écrire pour chacun et chacune, un petit mot personnel, pas juste une signature.

Maman aimait Noël et le temps des Fêtes. Même dans les dernières années de sa vie, alors qu’elle ne pouvait plus participer activement aux préparatifs. Demeurant toujours dans sa maison, elle n’avait plus la capacité de s’occuper de la popote mais comme elle était heureuse quand on venait cuisiner les beignes, les tourtières et autres mets qui seraient servis au réveillon.

Et les décorations! Comme elle trouvait ça beau! Elle aimait les guirlandes rouges et vertes qui se croisaient au centre du plafond de la grande cuisine, entre les énormes poutres. Sur la tablette de la cheminée, on déposait les vieux chandeliers en argent, garnis de chandelles rouges et d’autres bibelots à l’avenant, toujours dans les couleurs de Noël.  Près de l’entrée, sur la table qui avait jadis fait partie du mobilier de salon, on plaçait le plateau en argent destiné à recevoir les cartes de Noël.

Je me souviens comme elle avait hâte d’entendre la musique de Noël.  à vrai dire, elle l’aurait bien écoutée à l’année!  Dès les premières neiges, ou avant, si ça n’arrivait pas assez vite, pour lui faire plaisir on sortait la musique de circonstance : Tino Rossi qui chantait Petit Papa Noël, Lucienne Boyer, une chanteuse de l’époque de ma mère, qui nous affirmait : Je ne crois plus au Père Noël, et combien d’autres airs du temps des Fêtes!

Oui vraiment, ma mère aimait Noël et le temps des Fêtes. Elle n’a jamais vécu dans l’opulence et n’a jamais pu faire de cadeaux somptueux, mais elle nous a légué ce cadeau précieux entre tous, l’Esprit de Noël.  Elle possédait ce qui, à mon avis, en fait véritablement l’essence; un cœur plein de générosité, une capacité d’émerveillement, une foi inébranlable. Sa tendresse pour les siens était immense; elle aimait le beau et a su nous le faire découvrir, ce qui est je crois, un bien inestimable!

Maman nous a quittés en 1996, mais elle demeure toujours bien vivante dans notre mémoire, surtout à ce temps de l’année qu’elle affectionnait particulièrement. Comme elle, je crois que j’aimerai toujours le temps des Fêtes. Tant pour les souvenirs qui s’y rattachent, que pour ces moments précieux que nous vivons ensemble en famille et qui, un jour, deviendront souvenance. L’Esprit de Noël, je vous le redis, on l’a ou on l’a pas!

Papa et Maman en 1973 (coll. privée Madeleine Genest Bouillé).

© Madeleine Genest Bouillé, 23 décembre 2019

2 réflexions sur “L’Esprit de Noël… 2019

Laisser un commentaire